Christian Mwando recadre Christian Bosembe : « Le CSAC n’est pas la Gestapo »

La dernière décision du président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) continue de susciter une vive polémique au sein de l’opinion publique et politique en RDC. En témoignent les propos virulents de l’honorable Christian Mwando Nsimba Kabulo, député de Moba, qui a fermement recadré Christian Bosembe, président du CSAC, au sujet d’une mesure jugée attentatoire à la liberté de la presse.

Lors de la plénière du vendredi 6 juin à l’Assemblée nationale, Christian Mwando, haut cadre du parti Ensemble pour la République, a sévèrement critiqué Christian Bosembe pour ses dérives autoritaires et son non-respect des lois garantissant la liberté de la presse en RDC.

Réagissant à une décision controversée, jugée liberticide, de l’institution censée promouvoir la démocratie, l’élu de Moba n’a pas mâché ses mots. Selon lui, Bosembe s’est éloigné des missions fondamentales du CSAC telles que définies à l’article 8 de la loi organique n°11/001 du 10 janvier 2011 portant sur la composition, les attributions et le fonctionnement du Conseil.

Il a rappelé de manière pédagogique les quatre missions essentielles du CSAC :

  1. Garantir la liberté de la presse, de l’information et de tout autre moyen de communication de masse ;
  2. Assurer la protection de la presse ;
  3. Veiller au respect de la déontologie en matière d’information ;
  4. Garantir l’accès équitable des partis politiques, associations et autres acteurs aux moyens publics de communication.

Christian Mwando a également dénoncé le caractère partial et militant du rapport présenté par Bosembe à l’Assemblée nationale. À ses yeux, ce rapport, loin d’être institutionnel, relève davantage d’un discours partisan et unilatéral, marqué par une dérive autoritaire.

« Le CSAC n’est pas une Gestapo ! », a-t-il lancé depuis la tribune, fustigeant une attitude qu’il juge méprisante envers les élus et le peuple congolais. Selon lui, Christian Bosembe agit comme si les Congolais étaient incapables de discernement.

Il a en outre remis en cause la légitimité de la décision querellée, rappelant que toute résolution du CSAC doit être prise en plénière, avec une majorité qualifiée des deux tiers des 15 membres qui composent l’institution. Une procédure qui, d’après lui, n’a pas été respectée dans ce cas.

L’enfant terrible d’Ensemble pour la République a exhorté le CSAC à rester un arbitre impartial et défenseur des libertés, plutôt que de se transformer en outil de répression au service d’intérêts partisans. Son intervention a été longuement ovationnée par ses collègues parlementaires, relançant ainsi le débat sur l’indépendance réelle de l’organe de régulation des médias en RDC.

Pour rappel, la mesure controversée prise par Christian Bosembe, qu’il qualifie de « conservatoire », interdit aux médias de citer le nom de l’ancien président Joseph Kabila Kabange, de donner la parole aux membres du PPRD ou de diffuser leurs activités. Une décision qui a déclenché une vague d’indignation dans tout le pays.

L’œil du Jaguar

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