Kolwezi – 12ᵉ Conférence des gouverneurs : Fifi Masuka sous les projecteurs

Kolwezi, capitale mondiale du cobalt et chef-lieu de la province du Lualaba, vibre depuis le 10 juin au rythme de la 12ᵉ Conférence des gouverneurs, présidée par le Chef de l’État, Félix Tshisekedi. Prévue jusqu’au 13 juin, cette édition se tient sous le thème : « La santé comme facteur de cohésion et de développement durable des provinces », et se veut une plateforme de redéfinition des priorités nationales, dans un contexte marqué par les défis sécuritaires avec la guerre dans la partie orientale du pays.

Plusieurs personnalités politiques et publiques séjournent dans cette ville qui attire plus d’un visiteur. Dès son arrivée à la veille des assises de ce grand rendez-vous, le Président de la République, accompagné de la Première Dame Denise Nyakeru, a donné le ton : « la RDC doit se reconstruire à partir de ses provinces. » Et c’est Kolwezi, aujourd’hui vitrine du dynamisme provincial, qui a été choisie comme symbole fort de cette vision.

Fifi Masuka, un leadership féminin sous les projecteurs

Figure montante de l’Union sacrée et seule femme gouverneure parmi les 26 provinces, Fifi Masuka Saini attire tous les regards. Celle qu’on qualifie de « première élève » du Président Tshisekedi incarne un leadership féminin assumé, audacieux et productif indéniable, dans un paysage politique encore largement dominé par les êtres masculins.

Son action est aujourd’hui saluée à l’échelle nationale. Sous son impulsion, le Lualaba connaît une transformation visible, saluée par le Chef de l’État lui-même, qui a profité de sa présence à Kolwezi pour inaugurer plusieurs infrastructures structurantes : le Village du Congrès, le nouveau bâtiment jumelé du gouvernorat, la salle des spectacles, les bâtiments des régies financières, le bureau administratif de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et surtout, l’aéroport international de Kolwezi, désormais modernisé. Bien d’autres réalisations à impact visible ont été

On peut observer plusieurs autres réalisations concrètes, malgré les multiples contraintes. Sous l’égide de Fifi Masuka, le gouvernement provincial a multiplié les initiatives dans le domaine de (s) :

  • Infrastructures et mobilité, plusieurs axes routiers, ont été bitumés, la construction d’un échangeur moderne ainsi que la réhabilitation des ronds-points ;
  • Éducatif et l’inclusion sociale, la prise en charge des frais scolaires pour les finalistes s’observe chaque année, la rénovation d’écoles et établissements d’enseignement supérieurs sont palpables. Il en est de même de la promotion des femmes rurales qui avance.
  • Le Santé publique, des centres de santé périphériques se sont vus équipés. D’une manière spéciale, l’hôpital général de Mwangeji de Kolwezi a bénéficié d’un renforcement considérable.
  • La Gouvernance minière, l’on souligne la régulation de l’artisanat minier, la traçabilité des minerais et la structuration des coopératives.

Cependant, il y a lieu de souligner que des défis majeurs subsistent, il s’agit notamment : de la réhabilitation des routes secondaires, le désenclavement des territoires intérieurs qui ont besoin d’une attention, la gestion du fruit de la redevance minière dans les ETD qui pose encore problème. L’on déplore l’accès à l’eau potable et à l’électricité qui sont des casse-tête suite à la pression démographique croissante à Kolwezi.

C’est en l’espace de 6 mois que se tient cette conférence après celle de Kalemie dans le Tanganyika. En l’organisant à Kolwezi, certains observateurs pensent qu’il s’agit d’un hommage implicite à la gouvernance proactive de Fifi Masuka. Elle cristallise les attentes d’une République en mutation et projette le Lualaba comme modèle à suivre. Mais elle rappelle aussi que le développement équilibré reste un impératif, notamment pour les zones rurales du Lualaba qui aspirent à une répartition équitable des investissements.

Fifi Masuka, tout en s’imposant comme un exemple de leadership pragmatique et tenace, gagnerait à renforcer le dialogue avec la société civile, éviter les influences politiques stériles et rester à l’écoute des préoccupations citoyennes.

Un carrefour stratégique de réajustement

Au-delà des discours, la 12ème édition de la Conférence des gouverneurs se veut une étape de vérité pour sortir du cycle des promesses non tenues. En attendant les conclusions finales, l’opinion pense que parmi les axes prioritaires que l’on devrait abordés, se trouve

  • L’accélération du PDL-145T dans les provinces à faible taux d’exécution.
  • L’instauration d’un observatoire permanent du suivi des résolutions interprovinciales.
  • La création d’un fonds de relance des ETD.
  • La mobilisation accrue des recettes provinciales face aux rétrocessions nationales aléatoires.
  • L’adoption d’un code d’éthique des gouverneurs, gage de transparence et de redevabilité.
  • Le renforcement des partenariats agricoles et industriels pour l’autosuffisance alimentaire.
  • La priorité au dialogue intercommunautaire pour renforcer le vivre ensemble, dans un contexte de tensions latentes suite à la manipulation.

Par sa vision, ses résultats tangibles et sa capacité à incarner un leadership de proximité, Fifi Masuka impose un nouveau standard dans la gouvernance provinciale. À travers elle, le Président Tshisekedi envoie un message fort d’émancipation féminine et de responsabilisation locale. Ainsi, on ne s’en doute pas, l’émulation provinciale est ainsi lancée. N’en déplaise à ceux-là qui détournent volontairement les ressources de leurs provinces à leur profit personnel.

Tandis que la conférence pourrait clôturer ses travaux ce vendredi 13 juin, sauf changement de dernière minute. Un Conseil des ministres est aussi attendu à Kolwezi, avec la présence déjà confirmée de la Première ministre Judith Suminwa. Ce déplacement massif du pouvoir central dans une province symbolise un changement de paradigme, mais aussi saigne l’économie provinciale pour prendre en charge toutes les délégations provinciales et nationales.

La 12ème Conférence des gouverneurs, faudra-t-il le dire, n’est pas un simple rituel institutionnel : elle vient de marquer un tournant décisif dans la volonté de repenser la gouvernance en RDC. A Kolwezi, une femme gouverneure montre qu’avec volonté politique, la rigueur et la proximité, une province peut devenir un moteur de transformation nationale.

Jeef Mwingamb

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