« Un Katangais ne peut pas nous diriger nous à l’UDPS », telle est la phrase très ovationnée par les combattants et qui est sortie de la bouche de sieur Dany Kabongo Binene, un responsable politique du parti présidentiel à Lubumbashi. Curieusement personne n’en fait cas. Pourtant, il y a des compatriotes qui croupissent en prison pour des propos jugés tribalistes ou séparatistes. Le cas le plus éloquent est celui du Révérend Pasteur Daniel Mulunda Nyanga. Le cynisme, c’est lorsque l’UDPS auquel le monsieur ci-haut cité appartient se dit ‘’Parti National’’ et dont le leader est constitutionnellement le Garant de l’unité nationale.
Quand on me l’a rapporté, j’ai eu froid au dos. Mais ça ne m’a pas étonné. Car, ce n’est qu’un secret de polichinelle. Chaque jour qui passe les propos et actes ségrégationnistes sont proférés par le chef de nos compatriotes tribalo-politique de l’UDPS. Voilà pourquoi je me suis armé de cran pour en parler tout haut.
Plus grave encore et par la même occasion, il a eu l’impudence de déclarer que : « Cette fois-ci nous allons voter en Tshiluba. C’est-à-dire pas question de perdre notre vote à des gens d’autres tribus. » Heureusement pour lui, la médiocrité ne tue pas. Le choix du nouvel animateur de la branche des jeunes au parti lui fait piquer une colère de vipère. C’est ça qui justifie tous ces excès et dérapages de langage. Ce qui est surprenant, le remplaçant de Danny Kabongo qui est un originaire du Haut-Katanga a été massivement plébiscité par la majorité tribale dans laquelle ce dernier se baigne. C’est justement la nouvelle recommandation de la hiérarchie du parti présidentiel qui voudrait s’attirer la sympathie des compatriotes d’autres provinces que celle du chef de l’Etat et de Danny Kabongo afin de donner réellement une configuration nationale.
Dans l’esprit des Congolais, il est connu et considéré que l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) est une exclusivité Kasaienne. Dany Kabongo comme bien d’autres concitoyens de cet acabit ne s’en cachent pas la gloire. Ce n’est pas de leur faute. Il s’agit d’un héritage socio-politico-culturel qui date. Depuis la nuit de temps, l’histoire démontre noire sur blanc que les pères-fondateurs ont tous été rayés au profit de l’empire tribal de Tshisekedi. Et de fil en aiguille, avec ou sans adhésion formelle, tout ressortissant de cet espace linguistique est considéré à tort ou à raison comme tel. La poignée de ceux qui tentent de voir les choses autrement, sont vite considérés comme traître. Ceci est la conviction de notre compatriote Dany Kabongo qui pense qu’un autre congolais ne peut pas prendre la tête d’une branche spécialisée du parti où la majorité est kasaienne. En principe, les hautes instances de l’UDPS devraient sanctionner ce monsieur ou même l’exclure du parti. Car, il ne joue pas à la réussite de son régime. La justice, elle aussi devrait s’en saisir de fait. Malheureusement, nous vivons dans un système à deux poids, deux mesures.
Rares sont les Congolais outre les Kasaiens qui s’intéressent à l’UDPS. Le parti est déjà étiqueté comme tel. Pour corroborer cette thèse, pour la plupart des cas, la communication est faite en langue vernaculaire qui est le Tshiluba. Sauf à des rares occasions quand l’on souhaite que les autres compatriotes puissent entendre pour un objectif bien précis. Des chants que l’on scande à la gloire du leader ou du parti sont toujours dans la même langue. Cette façon de faire lèse plusieurs personnes qui choisissent d’accompagner l’actuel chef de l’Etat. Il le font indirectement en agissant en solo ou à travers les associations socio-professionnelles. Ou en militant dans d’autres partis proches du pouvoir et qui sont dans la norme.
Tout en étant une vermine qui ronge l’UDPS de l’intérieur, Dany Kabongo fait un mauvais casting politique pour lui-même et pour son parti. C’est une faiblesse, voire une monstruosité de croire être fort sans émulation d’autres cultures et comportements.
Jeef Mwingamb
