« Dura lex, sed lex » (La loi est dure, mais c’est la loi) dit ce vieux dicton. Pour s’être obstinés à percevoir illégalement et illicitement des frais contraires à ce que prévus par les autorités étatiques et scolaires compétentes, certains chefs d’établissements primaire et secondaire des écoles publiques viennent d’être suspendus par le chef de division urbaine de l’EPST Lubumbashi 1.
La mesure est tombée depuis le 3 septembre 2022 à la veille de la rentrée scolaire en cours. Plusieurs chefs d’établissement d’enseignement tant primaire que secondaire viennent de subir la rigueur de la loi en écopant une suspension jusqu’à nouvel ordre de la part du chef de Division urbaine de l’EPST Lubumbashi 1.
Il s’agit entre autres du Directeur de l’EP1 IMARA, le Révérend Père Serge Banza, de la Directrice de l’EP Tuendelee, la Révérende Sœur Lucie Kisela Shile et de la Rév. Sœur de l’EP Tangu Hapo (Ex Sacre cœur) pour perception respectivement de 25, 20 et ……USD comme frais d’inscription par élève. Ceci est complètement contraire à la politique relative à la gratuité de l’enseignement primaire. Il y a aussi des Préfets qui ont été suspendus par le Directeur Provincial de l’EPST/Lubumbashi 1, M. Neville DYANDA MALOBA. En l’occurrence le Préfet de l’Institut Technique Salama, le Rév. Père Isaac Kamiba qui a perçu 180 USD pour les nouveaux élèves et 175 USD pour les anciens ; celle du lycée Tuendelee (Ex Marie José), la Rév. Sœur Kunga Kaulu qui a aussi perçu 120.000 Francs congolais plus 2 rames de papiers duplicateurs. Ces actes sont considérés comme des antivaleurs pourtant prohibées et combattues par les autorités de l’EPST à tous les niveaux.
Dans sa correspondance, le chef de Division urbaine de l’EPST Lubumbashi 1 a enjoint le coordinateur diocésain des écoles Conventionnées Catholiques à laquelle appartiennent tous ces établissements frappés par la mesure d’ouvrir une action disciplinaire à charge de chaque contrevenant et de prendre des dispositions pour désigner leurs intérimaires.
Ces mesures tombent à point nommés au moments où les autorités fournissent un effort pour rendre effective la gratuité de l’enseignement pour les élèves du primaire ; mais aussi envisager d’alléger tant soit peu les charges des parents d’élèves du secondaire.
Il s’agit d’un acte que d’aucuns qualifient d’insubordination qui frise le mépris de l’autorité d’autant plus que plusieurs avertissements de sensibilisation avaient déjà été lancés à tous les chefs d’établissements, à en croire les références auxquelles on fait allusion dans lesdites correspondances. Des observateurs se demandent de l’aboutissement de ces mesures que les uns comme les autres voudraient voir drastiques pour mettre fin au règne des intouchables dans ce secteur aussi vital que crucial de la société.
A ce sujet, l’Inspecteur Principal provincial a déclaré que les instances compétentes pourraient aller jusqu’à des mesures extrêmes en cas de résistance. Il a lancé l’appel aux parents à collaborer pour mettre hors d’état de nuire ce système injuste et de prédation. Allant jusqu’au retrait de la collaboration.
Un penseur n’avait-il pas dit si tu veux détruite un pays, détruit seulement son système éducatif. La question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir qui veut détruire notre système éducatif ? Est-ce celui qui punit les récalcitrants ou ceux qui perçoivent des montants colossaux sans aucun sens de charité quand on sait que la situation économique est très difficile pour tous A chacun de répondre.
A qui profite ces gros montants exigés ?
Tous ces faramineux montants perçus comme frais d’inscription dans la plupart d’écoles primaires et secondaires ne semblent pas se justifier, à en croire plusieurs syndicalistes. Le personnel enseignant en particulier n’en tire pas profit. Ce sont les chefs d’établissement qui s’en approprient dans une gestion très opaque. S’ils en reçoivent, ce ne sont que des miettes comme avance sur salaire ou des prêts.
Parfois, apprend-t-on, c’est par des menaces diverses et arrogance que ces chefs traitent les véritables artisans que sont les enseignants.
L’IT Salama : un cas d’exagération
Il est vrai qu’à l’Institut Technique Salama, il est prévu un versement de USD 150 comme frais d’atelier. Cependant, cette année, le Rév. Père Préfet aurait décidé unilatéralement de la majoration [de USD 20 pour les anciens et USD 30 pour les nouveaux, Ndlr] sans l’assentiment des parents en assemblée comme de coutume. Voilà qui fâchent ces derniers.
Pour justifier la déperdition scolaire due à la Covid-19 qu’il a estimé à 200 élèves, le père préfet a réduit de USD 170 par enseignant. Cette situation est à la base d’une grogne latente. Car, selon le personnel, le préfet défalqué plus d’argent à son profit. Pour 200 élèves à raison de USD 300 chacun l’an, cela donne USD 60.000. En faisant un simple calcul arithmétique de USD 170 par agent multiplié par les 200 que compte le personnel de Salama, on trouve USD 34.000. La différence USD 26.000 est introuvable, selon les bénéficiaires. Nous y reviendrons prochainement.
Parmi les autres antivaleurs prohibées se trouve la vente obligatoire des uniformes et objets classiques dans certaines écoles. Ces pratiquent mercantilistes ne profitent qu’aux gestionnaires d’écoles et appauvrissent les parents d’élèves. Les pauvres enseignants n’en tirent aucun profit.
Nombreux sont les lushoises et lushois qui ont salué ces mesures des autorités de l’EPST dans la province éducationnelle de Lubumbashi1. Ils voudraient voir cette démarche aller jusqu’au bout pour que les responsables scolaires qui sont dans la course effrénée d’argent puissent être mis hors d’état de nuire. Que la hiérarchie de l’Eglise à laquelle appartiennent ces écoles puissent à leur niveau décourager ces chefs d’établissements dépourvus de sens de charité et d’amour.
L’œil du Jaguar