Lubumbashi – Marche de l’ARDV interdite : l’hypocrisie des alliances !

Par sa lettre sans numéro du 30 mai 2025 adressée au Secrétaire Général Adjoint du parti politique Action pour la rupture et le développement (ARDV), formation politique du gouverneur Jacques Kyabula, le maire de Lubumbashi, Patrick Kafwimbi, a interdit la marche de soutien prévue en faveur des actions du chef de l’exécutif provincial du Haut-Katanga.

Le maire évoque notamment des considérations sécuritaires et une décision du Conseil de sécurité provinciale — une instance pourtant présidée par Jacques Kyabula lui-même. Une justification qui fait grincer des dents au sein de l’ARDV, où cette mesure est perçue comme une manœuvre politique.

La décision alimente un sentiment d’injustice dans le camp Kyabula, d’autant que, quelques jours plus tôt, Michel Kabwe, président de l’Assemblée provinciale et cadre influent de l’UDPS, a pu organiser un meeting public sans entrave, à la place Moïse Tshombe, devant la permanence de son parti. L’ARDV y voit une politique de « deux poids, deux mesures », voire une instrumentalisation des institutions locales au profit de certaines tendances de l’Union sacrée.

Une guerre larvée au sein de la majorité présidentielle

Au-delà de l’interdiction en elle-même, cette affaire met en lumière les tensions croissantes, mais qui couvent au sein de l’Union sacrée, la coalition au pouvoir. Si en façade l’UDPS et ses alliés, dont l’ARDV, affichent une certaine unité, les coulisses du pouvoir en province racontent une toute autre histoire. Le gouvernorat du Haut-Katanga serait le théâtre d’une guerre froide entre Jacques Kyabula et son vice-gouverneur Kazembe Shula Martin, président de la fédération UDPS de Lubumbashi 2. Ce dernier, pourtant censé collaborer avec Kyabula, entretiendrait des rapports conflictuels avec lui, marqués par une rivalité politique mal dissimulée.

De son côté, Michel Kabwe, bien que publiquement courtois envers le gouverneur pour le besoin de la cause, serait à la base d’opposer une résistance feutréeà ses orientations, multipliant les gestes symboliques d’indépendance et les critiques à peine voilées.

Cette dynamique de leadership concurrentiel complique la cohésion interne de l’Union sacrée dans le Haut-Katanga, où les ambitions personnelles prennent parfois le pas sur la discipline de coalition. L’interdiction de la marche de soutien à Kyabula pourrait dès lors être interprétée comme un signal politique, révélateur d’un déséquilibre de rapports de force entre les différentes composantes de la majorité présidentielle.

L’œil du Jaguar

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