Le territoire de Beni dans la province du Nord-Kivu demeure toujours l’une des zones les plus en proie à l’intense activisme des groupes armés et terroristes locaux et étrangers. Après des récents massacres perpétrés la semaine dernière, la coordination provinciale de la société civile a alerté, le mardi 1er juin 2021, sur la présence d’hommes armés inconnus qui sèment terreur et désolation dans le graben, en chefferie des Bashu dans le territoire de Beni, notamment par des enlèvements des civils.
Le vice-président de la société du Nord-Kivu, Edgard Mateso, a dit craindre que ça ne soit les ADF qui veulent se réorganiser dans cette zone. « La société civile a peur de ce qui se passe dans le Graben, nous craignons que ça ne soit une réorganisation des positions des ADF, par ce qu’ils ont toujours utilisé la vallée de Mwalika comme une arrière base, avant le début de l’Etat de siège, ils étaient cette zone pour se ravitailler soit à Butembo, soit à Kasindi soit alors à partir du Lac Edouard », a estimé Edgard Mateso, rapporte Radio Okapi.
Par ailleurs, ce dernier a invité l’armée à s’imprégner de la situation et traquer ces inciviques avant toute surprise désagréable : « Nous pensons que l’armée devra se renseigner sur ce mouvement suspect qui se trouve dans la vallée du Graben afin de couper une sorte de liaison qui existerait entre eux et ceux qui se trouvent dans le triangle de la mort, c’est-à-dire du côté de Rwenzori et du coté de Beni-Mbau et de Watalinga et couper justement cette communication permettrait à ce que l’armée maitrise les mouvements de ces ADF ».
D’autre part, Edgard Mateso a appelé la population à continuer à être vigilante et surtout rapporter toutes les informations dont elle dispose aux services de sécurité.
Il sied de rappeler que qu’au moins 50 civils ont été tués la semaine dernière dans les attaques des ADF ainsi que plusieurs maisons incendiées, dans des attaques des villages dans le secteur de Rwenzori dans le territoire de Beni.
Les auteurs de ces tueries et attaques sont les rebelles des ADF, rapportent des sources de la société civile locale contactées par RO. Les villages Kisima, Butotolya, Mabule, Mihende, Kinyatsi, Libokora et Kibanda dans le secteur de Rwenzori ont ainsi été visés par des incursions de ces rebelles.
Le général Peter Cirimwami, commandant du secteur opérationnel Sokola 1 Grand Nord, qui est arrivé dimanche dans la région, rassure la population que l’armée poursuit avec ses opérations de traque des ADF : « Nous avons essayé de réarticuler nos hommes, il y a des opérations en cours, je sais que les dispositions sont prises pour arrêter cette recrudescence des massacres ».
Par ailleurs, au sujet des allégations impliquant certains FARDC dans les tueries dans le secteur de Rwenzori, le général Peter Cirimwami les rejette en bloc : « Ça c’est l’intox. Il n’y a aucune autorité militaire, aucun président, aucun chef d’état-major général qui peut armer ses hommes contre sa propre population ».
A en croire des sources sécuritaires, les FARDC renforcent leurs positions dans le secteur de Rwenzori et axeraient leurs opérations dans les alentours du Parc national des Virunga, l’un des refuges des ADF.
Pour sa part, la MONUSCO, à travers le chef de bureau intérimaire, Abdourahamane Ganda, souligne que la situation sécuritaire tend vers son amélioration avec l’arrivée des Forces d’intervention rapide (QRF), en appui aux Forces armées de la RDC dans la traque contre les ADF.
Jokal