Haut-Katanga : Frontière S.A dans le collimateur de la société civile

La commune frontalière et rurale de Sakania, chef-lieu du territoire du même nom et située à environ 270 km de Lubumbashi dans la botte au sud-est du Haut-Katanga, connaît la pénurie en eau potable. Cela suite au tarissement forcé de la rivière Lubembe. La société minière Frontière S.A qui a ses installations près de la source est l’agent causal de cette situation malheureuse qui cause du tort à la population. Seulement, cette société demeure insensible à la souffrance de la population. Ce qui irrite la société civile.

Selon l’information parvenue à Le Fédéral.net, la commune rurale de Sakania fait face à une carence criante en eau potable. Cela fait près de 4 ans. Car depuis octobre 2017, les femmes et enfants de la cité de Sakania se trouvent dans l’obligation de parcourir de longues distances de 3 à 4 km, plusieurs fois par jour pour s’approvisionner en eau potable. Cette situation fait suite au tarissement de la rivière Lubembe, l‘unique cours d’eau que compte la contrée.

La société minière Frontier S.A est accusée d’être à la base de cette calamité intentionnelle, selon les activistes de la société civile de Sakania. Il faut retenir que cette entreprise avait attaqué la source de cette rivière en installant son site d’exploitation en amont de la source au village Kishiba (Actuellement délocalisé, Ndlr) qui était situé à 12 km de Sakania, renseigne plusieurs sources dignes de foi.

Pour pallier cette complication, la société Frontier S.A avait promis d’alimenter la commune de Sakania en eau courante suivant un programme de 3 ans convenu avec la société civile. Ce projet s’est vu estompé unilatéralement sans aucun respect de clause du partenariat par Frontier S.A. La population est surprise d’apprendre le report dudit projet en 2022 sans aucune autre forme de procès. Ce qui constitue le non-respect de la responsabilité sociétale de la part de cette entreprise qui n’a jusque-là fait que les travaux de terrassement.

Face à cette situation incongrue, la société civile est montée au créneau pour dénoncer cette situation afin de prévenir la grogne populaire qui pourrait se déchainer dans les prochains jours si une solution n’est pas trouvée. Elle exige par ailleurs à Frontier S.A de fournir publiquement des explications à la population, mais aussi de dédommager les populations riveraines aujourd’hui victimes de cette catastrophe volontaire.    

Il faut noter qu’à ce jour la population s’approvisionne difficilement dans le camp de travailleurs de Frontier S.A où se trouvent installer 5 puits de forage à faible capacité et alimentés par de l’énergie solaire, à l’instar de quelques privés à compter au bout de doigts. C’est une véritable calamité pour une population estimée à 75.000 habitants. Il y a lieu que l’autorité provinciale puisse s’impliquer pour juguler cette crise qui prend des allures inquiétantes suite à la persistance de la demande en eau potable par la population et l’insouciance manifeste de l’entreprise Frontier S.A.

Donc la population, par la voie de la société civile, attend voir Frontier S.A respecter les clauses de la convention en installant d’ici août 2021 des grandes conduites d’eau devant alimenter l’ensemble de la commune de Sakania. Mais aussi trouver des voies et moyens pour résoudre le problème des autres populations situées le long de la rivière Lubembe qui se voient privées de cette denrée devenue rare.

En attendant, la population qui n’a que ses yeux pour constater impuissamment cette réalité inhumaine, compte se prendre en charge en sa manière au cas où aucune piste de solution n’est envisagée. Il y a donc urgence.

Mais entretemps, les conséquences néfastes sont énormes tant sur le plan écologique où l’assèchement de cette rivière a impacté négativement sur l’écosystème de Sakania. Il s’agit aussi d’un véritable calvaire qui influe sur le budget et le social des familles dont le pouvoir d’achat est déjà faible. En plus du danger d’insécurité que courent les femmes et les filles principales pourvoyeuses de cette denrée. Surtout quand on sait qu’elles sont appelées à quitter très tôt le matin et rentrer tard le soir. Voilà qui renforce le combat revendicatif de la société civile de Sakania qui dénonce les méthodes utilisées par Frontier S.A en divisant la coordination pour bien l’affaiblir.

L’œil du Jaguar

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