La personnalité de grands hommes est faite de leurs incompréhensions, écrivit André Gide. Retenu à Kinshasa pour des raisons très peu élucidées et inconnues du grand public, le gouverneur du Lualaba Richard MUYEJ continue à être réclamé dans sa province par ses administrés. La dernière réclamation, c’est celle du mouvement citoyen Vent du Changement (VECHA) et bien d’autres organisations intercommunautaires. A ce cri, s’ajoute le sermon de Mgr Ernest NGOYI KATAWA, Evêque de Kolwezi, qui a appelé les deux personnalités au pardon mutuel et à la réconciliation afin de travailler pour l’intérêt de la population.
L’homme de Dieu et Evêque du diocèse de Kolwezi, Mgr Ernest Ngoyi KATAWA est sorti de son silence ce mercredi 30 juin 2021 en s’adressant à la communauté chrétienne de Kolwezi en général et aux opérateurs politiques ainsi que leurs dépendants en particulier au sujet du déchirement qui s’observe dans la province du Lualaba depuis plus de 6 mois.
Saisissant cette opportunité, le prélat catholique qui s’est inspiré du thème du jour : « Le pardon » devant caractérisée la vie d’un chrétien, a humblement supplié le Gouverneur de province, Richard Muyej Mangeze Mans et le vice-gouverneur, Fifi Masuka Saini à trouver la voie du pardon et de l’entente afin de continuer l’œuvre de développement amorcée ensemble. Cet appel fait suite à l’antagonisme qui s’est installé dans la province du Lualaba depuis la dénonciation faite par Mme Fifi Masuka contre son titulaire au sujet de la gestion de la province. Et depuis, deux camps se sont érigés en province en se vilipendant mutuellement les uns envers les autres à travers les médias et les réseaux sociaux. Un véritable climat délétère s’est installé dans la province tout en impactant négativement sur le développement.
Mgr Ernest Ngoyi Katawa qui a profité de la présence des personnalités politico-administratives de cette province, députés provinciaux, ministres et autres collaborateurs, il leur a aussi demandé de jouer franc jeu en se donnant des conseils constructifs et non en attisant le feu, ce qui qui dégrade l’avancée de la communauté lualabaise. C’est en sage et en homme inspiré que l’Evêque de Kolwezi a parlé, car la situation prend des ampleurs inquiétantes et si l’on ne prend pas garde, le Lualaba va davantage sombrer.
Entretemps, le gouverneur Richard MUYEJ est toujours bloqué à Kinshasa par les instances supérieures du pays depuis son retour des soins d’Afrique du Sud. Personne ne sait exactement les raisons de ce blocage qui paraît comme un acharnement pur et simple.
Il sied de rappeler que le dynamisme de développement mis en place par le gouverneur Richard Muyej a suscité une adhésion massive de ses administrés qui continuent à réclamer son retour pour terminer son mandat, si pas sa vision.
Plusieurs tentatives de marches et sit-in des organisations diverses ont été étouffées dans l’œuf soit par les autorités de la ville, soit par les autorités assumant l’intérim en province. Malgré cela, certains activistes de mouvements citoyens semblent ne pas baisser les bras et continuent à réclamer haut et fort le retour de leur Gouverneur qu’ils estiment être un produit rare ou une marque déposée du Lualaba comme ils le qualifient. C’est le cas de l’Association des jeunes Natifs du Lualaba (AJNL) et le mouvement citoyen Vent du Changement (VECHA) qui se sont respectivement adressé au Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur et à Mme le Maire de Kolwezi. Au premier, cette plate-forme des associations de jeunes du Lualaba, interpelle l’autorité nationale qui a l’administration et la sécurité du territoire dans ses prérogatives d’avoir « une reconsidération de regard pour une province qui risque de basculer vers l’inconnu incertain ». Ces leaders de jeunes font allusion aux réalisations à l’actif du Gouverneur Richard Muyej qui nécessitent une attention particulière au lieu de donner place à la démobilisation et à l’attentisme, écrivent-ils. Ils estiment que « les aléas du conflit de leadership à la tête de la province ne favorisent pas la dynamique rêvée ». Les leaders de l’AJNL constatent amèrement la démission de tout le monde pour aider les protagonistes à « résorber le fossé qui se creuse chaque jour ». Leur crainte est de voir la concorde des communautés s’embraser. Vecha quant à lui, ce mouvement citoyen avait tenu informée Mme le Maire de Kolwezi de la marche pacifique projetée à la fin du mois de juin qui vient de prendre fin en vue de dénoncer ce qu’ils qualifient d’injustice le fait de garder le gouverneur Richard Muyej à Kinshasa sans raison alors que ses administrés ont besoin de lui pour le travail de développement pour lequel il avait été presqu’unanimement voté à l’assemblée provinciale. Par la même occasion, ce mouvement a lancé une pétition populaire à l’endroit de l’autorité provinciale assumant l’intérim. Dans le camp du vice-gouverneur, peut-on lire dans un tweet réagissant à la lettre de VECHA, on pense bien qu’il y aurait de la manipulation quelque part.
Pour l’AJNL, l’Assemblée Nationale considérée comme un des ampliateurs, a accusé réception de leur lettre. Ceci montre à suffisance que la situation du Lualaba est bien connue de toutes les instances nationales. Il se fait malheureusement que la gestion semble se faire comme par défi. En réalité, les poux recherchés sur la calvitie ne sont toujours pas trouvés. On joue plutôt à l’usure du temps. N’est-ce pas machiavélique si l’on veut une chose et son contraire à la fois ?
Jeef MWINGAMB
