Les 5 dernières années, la gestion du pays a été exclusivement dans les mains de l’UDPS. Parti qui se dit avoir lutté pour la démocratie et comprenant même dans son acronyme le mot démocratie. En réalité, on assiste à une antinomie choquante entre l’idéal poursuivi par rapport aux faits et attitudes de chaque jour. L’union des démocrates, comme voulue et préconisée par les pères fondateurs, s’est muée en un rassemblement des intolérants.
Point n’est besoin de le démontrer. Les propos entendus de la base au sommet, les attitudes affichées et les gestes sont en parfaite contradiction avec les principes et l’esprit de la démocratie. Bref, sans mâcher les mots, il y a lieu de constater que l’on est en face des partisans de l’intolérance, les adeptes de la démagogie et les snobs d’une idéologie qu’eux-mêmes ne comprennent pas.
Autrement dit, la démocratie chantée à longueur des journées, voire des années par les prétendus démocrates, n’est qu’une calebasse vidée de sa substance. Il ne s’agit pas de la démocratie telle que conçue par la Grèce antique. Les libertés et l’égalité devant servir de piliers, de substrats sur lesquels repose la démocratie, ne sont que des mots forcés pour la consommation des fanatiques. Le régionalisme et le tribalisme sont devenus le repas friand des tenants du pouvoir. Hormis quelques affidés utilisés pour le besoin de la cause ou encore d’autres laquais achetés au prix des postes contrôlés, des billets de banque avec mission spécifique. D’ailleurs pour renchérir cette affirmation, les partisans de cette ‘’ démocratie intolérante’’ déclarent ouvertement à qui veut les entendre que : « celui qui refuse n’a qu’à chercher où aller » [L’expression se dit en Tshiluba, UBENGA UYA]. Une journaliste dont la vidéo est bien archivée n’a jamais caché ses relents tribalistes en disant ouvertement : « Le pouvoir actuel est pour nous les Baluba. Vous autres, Swahiliphones, Lingalaphones et Kikongophones vous devez fermer vos gueules».
Lentement, mais surement, la République démocratique du Congo chemine vers une monarchie. Les signes non trompeurs sont déjà là. Les spectacles qu’offrent les militants-frondeurs tribaux qui relayent le mot d’ordre de certains hauts-responsables n’augurent pas un avenir luisant. Les attitudes provocatrices et les propos de dominance distillés dans l’opinion sont incompatibles avec l’ambiance démocratique et le vivre ensemble. Des spectacles ridicules sont étalés chaque jour qui passe sous la complicité explicite des services publics que d’aucuns qualifient d’inféodés ou de muselés.
Vouloir la démocratie et adopter des comportements d’intolérance est une contradiction gravissime. C’est malheureusement à cela que la nation congolaise a été soumise pour ce mandat finissant. Le même pouvoir tient pourtant, pince-sans-rire, au renouvellement de mandat sans s’amender ou faire preuve de modestie. La majorité silencieuse crie: allons-y seulement !
La démocratie ne rime pas avec les menaces, ni moins encore les mensonges et les attaques interpersonnelles. Un démocrate s’impose par la quintessence de ses idées et sa capacité à supporter ce que l’on croit ne pas pouvoir. Ou bien on est démocrate, ou bien on ne l’est pas !
Jeef Mwingamb