Le dimanche 24 décembre, la ville de Lubumbashi était surprise par une forte présence des militaires portant une tenue toute neuve et lourdement armés. Après leur descente des bus de la compagnie de transport routier Mulykap au niveau du rond-point Carrefour, ils ont été déployés à travers certaines principales artères. Une situation qui a créé la psychose à la veille de la fête de la nativité.
Une psychose générale s’est répandue sur l’ensemble des villes de Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga et Kolwezi dans le Lualaba à la suite du débarquement des troupes de la garde républicaine lourdement armées comme au front. Ces images qui continuent à circuler sur les réseaux sociaux inquiètent plus d’un citoyen. Aucune explication n’a été fournie de la part des officiels tant civils que militaires en province. La plupart de ces hommes armés, indiquent plusieurs sources, parlent approximativement le lingala, plutôt s’expriment en Tshiluba.
A Lubumbashi, c’est le commandant de la 22ème Région militaire en personne, le général de brigade Eddy Kapend Irung qui les a accueillis à leur débarquement des bus avant de se déployer vers certains endroits stratégiques de la ville (la Grand-Place Moise Tshombe à la poste, au siège de la RTNC/Lubumbashi, l’entrée de la ville et autres). D’autres ont fait une marche de dissuasion à travers certaines artères principales telles que le boulevard Lumumba, l’avenue de la Révolution, etc.
Selon Peter Kazadi, le Vice-premier ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières, rapporte notre confrère de 7sur7.Cd, ‘’ce déploiement est dû à plusieurs types de menaces enregistrées cette période en RDC’’. Une réponse peu convaincante pour certains observateurs. Car, c’est plutôt dans la partie orientale du pays où des territoires sont occupés.
Ces dispositifs, selon Peter Kazadi, sont conjoints avec la police pour faire face à toute éventualité. ‘’C’est pour sécuriser nos compatriotes de ces coins’’. Ce qui parait paradoxal, car on déniche une sorte d’incompréhension dans le chef de ses éléments en uniforme dont la majorité ne parle que le Tshiluba. A Kolwezi, par exemple, au quartier Kasulo non loin de l’institut catholique Saint Kizito, l’on a appris l’arrestation en pleine journée de plusieurs jeunes sans aucun motif. Jusque-là, renseigne la source, personne ne connait la destination. Un appel a été lancé auprès des autorités provinciales et de la ville pour éclaircir cette situation.
Tout en appelant la population à l’apaisement, le VPM de l’Intérieur avance aussi comme raison de ce déploiement par ce qu’il qualifie d’appel à la ségrégation et à la haine par certains responsables politiques. Allusion faite aux propos des dirigeants du parti politique Ensemble qui ont appelé à la mobilisation conformément à l’article 64 de la Constitution afin de protéger les résultats du vote prolongé du 20 décembre dernier. Selon Peter Kazadi, il s’agit pour le gouvernement une façon d’anticiper.
Certains analystes trouvent dans ces dispositifs une sorte d’intimidation et d’expédition punitive qui n’a pas encore dit son dernier mot vis-à-vis de la population civile en général, et spécialement de l’opposition en rapport avec la proclamation des résultats de l’élection présidentielle jugés tronqués. Nombreux sont ceux qui voient la décision de Peter Kazadi de ne pas être un dispositif sécuritaire au profit des citoyens, mais plutôt une stratégie pour contenir les adversaires en camouflant la vérité, disent-ils. Alors que la vérité est ailleurs.
L’œil du Jaguar
