Kinshasa, la capitale « politicienne » et siège des institutions de la République démocratique du Congo, n’augure rien de bon et n’inspire pas espoir pour l’avancement du pays à tout point de vue. Depuis 1960, au lieu d’être le véritable centre d’impulsion pour le rayonnement et le développement du pays, cette ville s’illustre malheureusement comme la mégapole du mal et cela d’une manière exponentielle. Les intrigues, les assassinats, les pendaisons, voire la megestion y ont élu domicile.
De la ville la plus crasseuse, la plus polluée du pays sans que cela ne puisse inquiéter outre mesure, à la perversion comportementale, on ne peut jamais espérer que des bonnes décisions ou orientations viennent de là. La négligence et l’indifférence sans commune mesure que font montre habitants et dirigeants, rendent stupéfait. Ils ont inventé des expressions qui développent et sous-tendent l’individualisme. C’est par exemple : « KIPE YA YAYO », « MBOKA YA BANA NA BANA », etc.
On dit que c’est la ville miroir du pays, mais en réalité elle ne reflète ni du bon, ni du bien. Du haut sommet à la base, tout le monde raisonne et se comporte vaille que vaille. Observez quand il pleut, personne ne sort pour le travail ou l’école. Malgré la multiplicité des église, 90% des kinois sont impudiques. Le sexe est banalisé. Ils ont fait de la danse et de la musique leur lot quotidien, leur ‘’mining’’. Les bars sont après chaque parcelle presque. Voilà qui explique la délinquance en quantité industrielle. Au moins un enfant par famille rêve d’aller en Europe, même sans objectif clair.
De la saleté du milieu de vie à l’obscénité des habitudes toujours en mesure surdimensionnée : corruption et détournement des deniers publics à grande échelle – forte centralisation des ressources caractérisant une gestion égoïste qui laisse l’arrière-pays productrice à l’abandon – la mégalomanie et l’ostentation dans le dire et dans le comportement qui frisent le mépris des provinces reléguées au second plan.
A Kinshasa, les ressortissants des provinces sont qualifiés par un terme marginal « BAWUTA » (les venants). Ville à la fois chaude par sa haute température et bouillante par le train de vie de sa population. L’attitude des décideurs à partir de Kinshasa étouffe et suffoque les provinces par un système de centralisation de la maffia par une bourgeoisie compradore insouciante de la banqueroute et de la décadence dans laquelle le pays sombre chaque jour qui passe. Ce qui intéresse ces dirigeants hantés par la kinoiserie, c’est l’esprit du laisser-aller, du gain facile et de la médiocrité éhontée, c’est aussi le pouvoir pour le pouvoir. ils s’en foutent du reste.
Voilà pourquoi il ne faudrait plus attendre de Kinshasa quelque chose de bien pour un changement positif. Une gestion fédéraliste pure et dure reste l’unique solution pour sortir du bourbier kinois. L’on devra laisser l’impulsion partir des provinces dans une émulation totale selon les potentialités de chaque coin. Cela n’exclut en rien la solidarité et la cohésion nationale qui devront être les prérogatives du gouvernement central.
Bref le vrai pouvoir de développement et le gros du budget devront être l’affaire des provinces et non de Kinshasa. Il nous faut donc du courage pour renverser la vapeur afin d’espérer mieux après plus de 6 décennies de dégringolade et d’inconscience.
Par Jeef Mwingamb