Projet de révision de la constitution : le Pr August Mampuya lève un pan de voile !

Répondant aux questions de la radio Top Congo lors d’un entretien, le Pr August Mampuya, un des rédacteurs de l’actuelle constitution de la République démocratique du Congo précise et recadre contre les fausses allégations selon lesquelles la constitution du 18 février 2006 a été faite par des étrangers et à l’étranger. Il conclut qu’il s’agit clairement de la perspective de ramener le mobutisme sans Mobutu par ceux qui veulent changer la constitution.

La stipulation de l’article 217 de la constitution du 18 février 2006 en RDC, semble servir d’alibi aux dirigeants de l’UDPS/Tshisekedi et leurs alliés de l’union sacrée pour imposer sa révision partielle ou son changement dans sa globalité. C’est ce qui suscite un débat intense et parfois émotionnel. L’on reproche aux rédacteurs d’avoir compromis la souveraineté nationale. En réalité, rétorque le Pr August Mampuya, expert et un des rédacteurs de l’actuelle constitution.  Il fait savoir aux ignorants que cette disposition est plutôt une tradition depuis la constitution de 1967 où on l’a inscrit pour la première fois sous Mobutu [le champion de l’unité congolaise]. Pour la petite histoire, cela rappelle le sommet de l’union africaine à Kinshasa. Donc, c’est symbolique, dit le Pr August Mampuya. Il indique en outre que la vocation africaine du Congo est parmi les 4 principes fondamentaux de la politique étrangère du Congo qui se poursuit jusqu’à ce jour. Et même la conférence nationale souveraine a repris cette disposition autour d’Etienne Tshisekedi, a-t-il renchéri. 

Donc, il n’y a rien de nouveau. D’ailleurs beaucoup de pays africains à vocation panafricaniste ont textuellement repris cette disposition [comme symbole de la renaissance de l’union africaine]. A titre illustratif, on peut citer :

1. Le Sénégal dans Article 96 : « La République du Sénégal peut conclure avec les États africains des accords d’association ou de communauté comportant abandon partiel de souveraineté en vue de réaliser l’unité africaine. » ;

2. Le Burkina Faso, l’Article 145 : « Le Burkina Faso peut conclure des accords de communauté ou d’association comportant abandon partiel de souveraineté en vue de l’unité africaine. »

3. Le Gabon avec son Article 116 : « La République Gabonaise peut conclure avec les États africains des accords d’association ou de communauté comportant abandon partiel de souveraineté en vue de réaliser l’unité africaine. »

4. le Togo, Article 144 : « La République Togolaise peut conclure des accords d’association ou de communauté comportant abandon partiel de souveraineté en vue de l’unité africaine. »

5. Le Niger dans Article 169 : « La République du Niger peut conclure des accords d’association ou de communauté comportant abandon partiel de souveraineté en vue de l’unité africaine. 6. Ghana, l’Article 73 : « Le Ghana est déterminé à promouvoir l’intégration africaine et coopérera dans le cadre de la politique étrangère pour atteindre cet objectif. »

7. Le Mali, l’Article 116 : « La République du Mali peut conclure des accords avec tout État africain, en vue de réaliser l’unité africaine, impliquant l’abandon partiel de souveraineté. »

8. Le Bénin, l’Article 145 : « La République du Bénin peut conclure des accords d’association ou de communauté comportant abandon partiel de souveraineté en vue de l’unité africaine. »

9. La Côte d’Ivoire dans son Article 155 : « La République de Côte d’Ivoire peut conclure avec les États africains des accords d’association ou de communauté comportant abandon partiel de souveraineté en vue de réaliser l’unité africaine. »

10. Le Tchad à l’Article 222 : « La République du Tchad peut conclure avec les États africains des accords d’association ou de communauté comportant abandon partiel de souveraineté en vue de réaliser l’unité africaine. »

Concernant les allégations selon lesquelles la constitution a été faite par des étrangers et des belligérants à l’étranger. August Mampuya s’inscrit en faux et détale l’ignorance des auteurs de ces allégations. « Le texte qui a évolué et qui est devenue la constitution de 2006 a ses origines à Simissi dans la banlieue de Kisangani par la commission constitutionnelle du sénat de transition à laquelle on a joint 6 experts dont le Prof August Mampuya, Jean-Louis Esambo, l’ancien VPM de l’Intérieur Gustave Malumba Bangula,Pr  Marcel Otsho Konda, Pr Célestin Kabuya et Pr Evariste Boshab. Les seuls étrangers qui étaient consultés, c’était notamment El Hadj Mbodj, expert de l’Union européenne de nationalité sénégalaise qui a travaillé avec les Congolais depuis Sun City ; le Pr Bob Kabamba [dont l’apport était considérable]. D’ailleurs, ajoute-t-il, les propositions sur cette question avaient été rejetées. Ce texte n’a pas été dicté par de l’étranger, ni par les belligérants.

Une constitution qui ne cadre pas avec nos réalités !

Parlant des réalités congolaises dont il faut tenir compte, Auguste Mampuya s’en moque éperdument de ces agitateurs qui oublient que la disposition de l’article 220 de cette constitution est la formalisation de toute la lutte qu’a mené l’UDPS autour d’Etienne Tshisekedi. Les réalités congolaises vécues c’étaient la concentration du pouvoir dans les mains d’une seule personne, la personnalisation du pouvoir et la perpétuation au pouvoir. C’est la raison de l’article 220 qui tient compte des réalités congolaises. Ceux qui parlent des réalités ne le disent pas, s’esclame-t-il. 

Le Pr Augustin Mampuya comprend bien que le projet de ces affabulateurs est de nous ramener Mobutu sans Mobutu. C’est-à-dire un régime où une personne détient tout le pouvoir.

JM

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