Depuis quelques temps, les habitants de Lubumbashi assistent à un retour inquiétant des motocyclistes dans les rues du centre-ville, malgré une interdiction qui semblait avoir montré son efficacité en matière de sécurité routière et de circulation. Cette décision prise par la mairie de Lubumbashi avait permis de réduire sensiblement les accidents et de permettre la bonne circulation routière. Ce qui a été également bénéfique aux piétons et aux autres usagers de la route.
Cependant, les autorités de la ville ont récemment décidé de lever cette interdiction, apparemment sous la pression de la hiérarchie politique, sans que les raisons précises de ce revirement ne soient clairement expliquées. On croit savoir que cette mesure a été levée à la suite de l’arrivée du président de la République Félix Tshisekedi. Par contre, certains y voient comme une volonté de satisfaire les attentes politiques. D’autres perçoivent cette mesure comme une concession de la mairie suite à la pression de la coterie. Quand on sait que nombre des motards sont de la même tribu que la maire intérimaire, Mme Joyce Tunda Kazadi.
Pour de nombreux habitants, ce retour des motocyclistes constitue une menace pour la sécurité. Ces motocyclistes sont souvent perçus comme des conducteurs imprudents et indisciplinés qui contribuent à l’aggravation des embouteillages et à l’accroissement du nombre d’accidents, particulièrement dans un centre-ville déjà saturé. En outre, les motos, parfois non immatriculées et sans contrôle technique rigoureux, rendent la gestion de la circulation encore plus complexe.
La grande question qui se pose aujourd’hui est de savoir combien de temps cette « mesure de grâce » durera. Et surtout, comment les autorités envisagent de revenir à l’état antérieur de l’interdiction si les conditions de circulation se détériorent à nouveau. Alors qu’on approche aux festivités de la nativité et de la Saint Sylvestre. Ce rétropédalage pourrait exiger de nouvelles dépenses publiques pour rétablir l’ordre, notamment en matière de contrôles policiers, de répression des infractions et de réaménagement de la voirie, ce qui risque de peser lourdement sur le budget municipal.
Ainsi, la situation de Lubumbashi soulève une question cruciale : les autorités réussiront-elles à trouver un équilibre entre la satisfaction des pressions politiques et la préservation de la sécurité et du bien-être des habitants ? Seul l’avenir nous le dira, mais il est clair que ce dossier nécessite une gestion fine et prudente de la part de la mairie pour éviter de rééditer les erreurs du passé.
L’œil du Jaguar