La cité de Kambove, un centre d’exploitation minière de la Gécamines située à 144 km de Lubumbashi dans la partie Nord-ouest de la province du Haut-Katanga, a été secouée le jeudi 14 novembre 2024 par des violences qui ont entraîné la mort de 4 creuseurs artisanaux. L’incident est survenu à la suite d’une altercation entre des militaires et policiers chargés de la sécurité d’une carrière minière et des creuseurs considérés comme des clandestins, qui travaillaient pourtant sur ce site disputé.
Voulant accéder nuitamment le mercredi 13 novembre 2024 à un site appartenant à Kambove Mining, certains creuseurs qui y travaillent régulièrement selon un arrangement illicite avec les militaires, ont connu une altercation avec ces derniers chargés à la protection du lieu. De ce malentendu, un militaire a tiré sur l’infortuné creuseur. Ce dernier est mort sur le champ [Son nom n’a pas été révélé]. C’est cet incident qui va mettre de l’huile sur le feu le lendemain dans les rangs des creuseurs.
Ce drame a provoqué la colère des autres creuseurs artisanaux, qui ont décidé de s’en prendre violemment au service de sécurité. Se trouvant en infériorité numérique, la police a fait recours aux éléments de la Garde Républicaine (GR) connus sous le nom de ‘’Bana Moura’’. A la suite de leur entrée en jeu, les éléments en renfort ont fait 3 nouvelles victimes [à savoir : Nathan, Terra et Zed, notre source n’a pas su donner leurs vrais noms] parmi les creuseurs à la suite des échauffourées. Il s’agit des jeunes gens dont l’âge n’excède pas 30 ans
En signe de protestation, les creuseurs ont causé d’importants dégâts matériels en incendiant des bureaux du territoire et de service de sécurité, ainsi que des véhicules.
Cette situation dramatique survient dans un contexte particulier où les autorités provinciales préparaient l’arrivée à Lubumbashi du président Félix Tshisekedi, attendu dans les 48 heures à venir. Ce climat de violence met en lumière les tensions sociales croissantes entre les acteurs de l’exploitation minière artisanale constitués en majorité des jeunes désœuvrés et les forces de l’ordre généralement zélés qui travaillent en détachement au profit des particuliers dans les carrières minières dans la région.
L’on apprend en dernière minute que le ministre provincial de l’Intérieur a été dépêché pour calmer la situation. Après des négociations, la direction de Kambove Mining aurait consenti de prendre en charge les obsèques de ces 4 victimes, renseigne-t-on.
Le retrait des militaires dans les périmètres miniers pour céder la place à la police de mine qui en a les prérogatives, a recommandé le speaker de la chambre basse, Vital Kamerhe lorsqu’il s’adressait au ministre national de Mines à la chambre basse.
Dan, notre correspondant occasionnel