La société Kipushi Corporation est une filiale du groupe Ivanhoe située à 30 km de la ville de Lubumbashi. Fondée en 2011 [il y a seulement 13 ans] année marquant le début de son aventure. Elle évolue dans les anciennes installations de la Générale des carrières et des mines (Gécamines SA) avec laquelle elles sont en jointe venture à concurrence respective de 62% et 38% pour la Gécamines SA).
Au début, l’accent a été mis sur le dénoyage de la mine, une étape déterminante sans laquelle il n’était pas possible d’ouvrir l’accès à l’exploitation des ressources minières. Cela a pris près de 8 ans pour que cette phase initiale arrive à terme. Ensuite, en 2019, l’entreprise s’est concentrée sur la réhabilitation des anciennes installations de Gécamines.
Les années suivantes ont vu un tournant majeur avec le lancement, en 2022, de la construction de l’usine dédiée à la transformation des minerais. Ce projet ambitieux visait à renforcer la chaîne de valeur et à permettre à Kico de transformer localement le minerai extrait, au lieu de simplement l’exporter brut. Fin 2023, après plusieurs mois de travaux, l’usine a atteint une étape clé avec les premiers essais d’extraction et d’importation de minerais. Ces essais marquent un tournant décisif dans le développement des activités industrielles de la société devant produire le zinc à hauteur de 45 000 tonnes le mois, soit une production annuelle de près de 540 000. Il est prévu une hausse jusqu’à 43% de production au premier trimestre de l’année prochaine et plus tard une projection de plus de 80% dans 10 ou 12 ans futurs.
Ce dimanche 17 novembre 2024, un événement marquant a eu lieu lorsque le président Félix Tshisekedi a officiellement inauguré les activités de l’usine en coupant le ruban symbolique. Cet acte symbolise le lancement officiel des opérations de production de l’usine KICO SA et la concrétisation des efforts déployés par l’entreprise depuis sa création dans ce partenariat public-privé.
Il est prévu dans la convention de ce partenariat une évolution des parts au profit de la Gécamines SA. Il s’agit notamment d’un partage égalitaire, soit 50% pour chacun, qui interviendra après cinq ans d’exploitation. Cette répartition changera en 10 ans pour attribuer 80% des parts à GCM et 20% à Kico. Au finish, il est prévu en conséquence la reprise de la gestion totale de l’entreprise par le groupe GCM.
Jusqu’à ce jour, Kico se concentre principalement sur l’exploitation du zinc. L’entreprise emploie environ 700 agents permanents, et de nombreux sous-traitants sont impliqués dans différents aspects de l’exploitation et de la production.
Les pratiques opaques qui préoccupent
L’entreprise KICO SA suscite de plus en plus de mécontentement parmi les populations autochtones. Ces dernières, qui vivent aux abords de l’unique entreprise qui milite pour un développement économique, revendiquent depuis longtemps une plus grande transparence et une meilleure répartition des bénéfices. Mais au-delà des promesses de développement local, l’une des préoccupations majeures des habitants concerne les modalités de recrutement des agents de KICO SA, perçues comme opaques et discriminatoires. Les autochtones déplorent la manière dont l’entreprise gère le processus de recrutement.
Un autre point de friction concerne la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) KICO SA jugée insuffisante par les habitants de la cité de Kipushi et ses environs. Bien que l’entreprise affiche certaines initiatives en matière de soutien social, ces actions sont souvent perçues comme des simples « saupoudrages ».
Beaucoup estiment que les bénéfices ne sont pas partagés de manière équitable, et que l’entreprise ne respecte pas pleinement le code minier et les lois relatives à la sous-traitance, qui imposent des obligations de transparence et de soutien aux communautés locales.
Cela contribue à maintenir un statu quo dans lequel les populations autochtones sont exclues des bénéfices. Notre rédaction y reviendra avec une enquête beaucoup plus fournie démontrant ces pratiques opaques et d’exclusion en vogue dans cette entreprise.
La rédaction