Une vive tension règne actuellement à l’Institut Supérieur Technique Médical (ISTM) de Lubumbashi, où un climat de mécontentement persistant oppose le comité de gestion, sous la direction du Professeur Docteur Luboya Numbi, au personnel enseignant et administratif. Au cœur de cette crise, une gestion jugée opaque des fonds générés par l’institution.
Les enseignants et membres du personnel administratif dénoncent une répartition inéquitable des ressources financières. Bien que l’année académique compte dix mois, ils affirment ne percevoir des rémunérations que pour six à sept mois, sans aucune explication fournie par la direction. Une situation qui, selon les plaignants, dure depuis plusieurs années.
Autre point de discorde : le taux de change appliqué au paiement des salaires. Alors que le taux officiel tourne autour de 2900 à 3000 francs congolais pour un dollar américain, l’ISTM paierait ses agents à un taux inférieur à 2000 francs. Cette pratique, dénoncée comme injuste, affecte directement le pouvoir d’achat du personnel et alimente le sentiment de frustration généralisée.
« Nous ne savons pas à quoi servent tous ces fonds soustraits au détriment du personnel, alors que l’ISTM manque cruellement d’infrastructures et de matériel adéquat pour assurer le bon déroulement des cours », déclare un enseignant sous couvert d’anonymat.
Récemment, des protestations ont éclaté dans l’enceinte de l’établissement. Des enseignants et administratifs ont tenté de manifester leur ras-le-bol, mais la mobilisation a été rapidement étouffée par les autorités académiques en recourant à la police. Toutefois, le feu couve toujours sous la cendre, alimenté par ce que certains qualifient de mépris du comité de gestion, qui refuserait toute collaboration en vue d’une sortie de crise.
Informée de la situation, la ministre nationale de l’Enseignement Supérieur et Universitaire serait en route pour le Katanga, renseignent les sources. Sa mission : évaluer les réalités sur le terrain, non seulement à l’ISTM, mais aussi dans d’autres établissements de la région confrontés aux mêmes griefs de gestion.
Il est important de rappeler que l’ISTM Lubumbashi est réputé pour les frais académiques particulièrement élevés, lesquels ne cessent d’augmenter chaque année. Il n’est pas rare que les montants soient modifiés en pleine année académique. De plus, chaque démarche administrative entreprise par les étudiants est monnayée et centralisée au niveau du comité de gestion, sans transparence vis-à-vis des enseignants.
Face à ce climat de tension, nombreux sont ceux qui appellent à une enquête indépendante et à une réforme profonde de la gestion administrative et financière de l’ISTM pour redonner confiance aux parties prenantes et restaurer un climat académique sain.
Toutes les démarches auprès des responsables de l’institution afin d’avoir un autre son de cloche, sont restées vaines.
Affaire à suivre….
G. Wakunonda