Lualaba : un véritable capharnaüm s’installe

Le dossier Invest Congo à la base d’une avalanche de suspensions, démission et des conflits d’intérêt.

Point n’est besoin de jouer à l’hypocrisie et de se cacher derrière son doigt, la situation politique dans la province du Lualaba est devenue délétère ces 4 derniers mois du fait des conflits d’intérêt et d’incompréhensions socio-politiques visiblement entretenus. Les lois et leurs procédures rationnelles ont carrément cédé la place à l’arbitraire et à la vengeance entre, d’une part le camp dits pro Richard MUYEJ, et d’autre part, les régnants de la suppléance dont le vice-gouverneur, Fifi MASUKA est la seule maîtresse à bord.

On ne gère pas les gens en cassant les têtes, sinon c’est de la pure tyrannie qui s’installe, disait un penseur. La situation socio-politique dans la province du Lualaba se dégrade au jour le jour et devient de plus en plus préoccupante en l’absence de son Gouverneur, Richard MUYEJ MANGEZE MANS, actuellement en reconstitution depuis son retour médical d’Afrique du sud. On assiste à une confusion qui ne dit pas son nom à tout point de vue du fait de plusieurs raisons en présence. En effet, depuis la gestion par intérim de la province, loin de nous l’esprit d’encourager l’impunité et le non-respect de l’autorité établie, on assiste cependant à une crise d’autorité ou carrément à l’autoritarisme qui devient finalement un défaut dans la gestion de la chose publique. Cette façon de faire, rétrograde l’élan de développement ainsi entamé dans cette province qui a fait parler d’elle en terme d’émergence et modèle de gouvernance, nonobstant les quelques aspects imperfectibles.

Alors que le mandat actuel engage tous les gouvernants, Mme le gouverneur a.i comprise. Pourquoi se plaise-t-on à s’entrechoquer inconsciemment pour juste la gloriole individuelle et éphémère ? Des camps s’érigent les uns contre les autres, et se neutralisent mutuellement en ne projetant pas l’avenir.

Un véritable capharnaüm s’installe. Désordre et confusion sont au grand rendez-vous ; rationalité et pertinence cèdent simplement leur place suite à la politique de « Ôtes-toi de là que je m’y mette ». Sacré nom de Jésus ! Comme du machiavélisme, on recourt à toutes les méthodes même non conventionnelles pourvu que l’on atteigne son objectif, mesquin ou noble. Quand bien même cela ne profite généralement pas à la communauté.

La question que d’aucuns se posent est celle de savoir : pourquoi cette précarité administrative et politique dans cette province pourtant qui a inspiré espoir à d’autre et surtout en l’absence de son chef, le Gouverneur Richard MUYEJ ? Est-ce une crise de leadership de la part de sa colistière ou une crise de confiance de la part de ses collaborateurs ? Seule l’opinion pourra en juger.

Revenons à la situation qui prévaut actuellement dans cette province qui a fait parler d’elle au-delà des frontières nationales en attirant la curiosité de nombreux. Il y a peu, des projecteurs étaient braqués sur le Lualaba suite à l’ouverture de plusieurs chantiers et la réalisation des gigantesques projets convaincants. Aujourd’hui, l’on constate que la province est en proie de l’anarchie, de la confusion, des conflits sans raison, de l’instabilité et de manque de cohésion sociale. Des personnalités sont suspendues au sein du gouvernement, d’autres démissionnent, des structures muselées, le clientélisme et l’illégalité ainsi que la précipitation dans la prise de décision sont autant des faiblesses qui enfoncent l’exécutif provincial. 

Si le besoin d’anéantir ses adversaires en est le leitmotiv, n’y a-t-il pas moyen de le faire autrement avec tact. Car, qu’on le vieille ou pas, l’impression que donnent les décisions de Mme le vice-gouverneur Fifi MASUKA sentent une chasse à l’homme ?

Une démission courageuse

Un acte de bravoure et d’élégance politique salué par plus d’un compatriote, constate-t-on. Il s’agit d’une décision qui vient mettre à nu le climat malsain qui règne au sein du gouvernement provincial en l’absence du chef de l’exécutif. L’intérimaire de Muyej ne devrait pas s’en réjouir outre mesure. Les raisons, apprends-t-on sous réserve, serait le refus du ministre démissionnaire de cautionner l’illégalité et l’irrégularité dans le dossier d’électrification de la route Katebi-Wansela. Car, dans ce casting, on descellerait une magouille bien ficelée sous couvert d’une réalisation d’intérêt général, indique-t-on. D’où la précipitation et le forcing malgré l’annulation par l’ARMP faute d’un appel d’offre et du respect de la procédure en la matière. Peut-être Mme le vice-gouverneur initiatrice dudit projet pourra donner dans les jours qui viennent de la lumière. Patrick-André KAKWATA NGUZA aurait échappé à la suspension en la devançant. Ce jeune leader politique sait voir  le mal de loin et s’en échapper.

Des suspensions qui attisent le feu

Après Joseph YAV KATSHUNG, le directeur de cabinet du gouverneur, considéré comme la verrouille dans le clan Muyej, dont la suspension à la hâte sans respect de la hiérarchisation du barème disciplinaire, c’est le tour de Norbert MBANGU MWANGAL, ministre des Infrastructures et de Trésor MUYEYE LUTONGO, ministre du Budget et Plan. Curieusement, démission et suspension tombent à la même date du 28 avril 2021. Simple coïncidence ou un fait du hasard ?

Si au premier, il est reproché de n’avoir pas justifié des fonds affectés à son ministère pour la réhabilitation des routes Kolwezi-Dilolo-Sandoa et Kapanga ; et qu’aucune perspective n’est encore présentée de sa part pour une gestion efficace des têtes d’érosion qui menace la ville de Kolwezi ; au deuxième, par contre, on retient comme griefs des absences prolongées et injustifiées qui constituent un manquement grave malgré les multiples reproches.

On pense le comportement du ministre des Infrastructures dénote de la mégestion et est susceptible d’obstruer délibérément la politique du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi. L’accusation est tout de même grave et porte des germes de calomnie et de marchandage.

Ci-contre les deux arrêtés, en attendant que les concernés puissent donner leurs sons de cloches pour permettre à l’opinion de mieux comprendre les tenants et les aboutissants. Toute de même dans les couloirs du gouvernorat du Lualaba, il se dit clairement que l’autorité provinciale intérimaire accuse ses collaborateurs d’avoir comploté à l’échec de ce projet en influençant l’ARMP. On le saura prochainement.

Des intérims problématiques

La grande crainte dans cette situation confuse qui règne au Lualaba, c’est le fait que l’intérim soit confié à des personnes ne faisant pas partie du gouvernement au sens purement constitutionnel. Les Commissaires Généraux qui ne sont pas redevable devant l’Assemblée Provinciale vont devoir gérer d’importants ministères qui implique une gestion financière alors que 7 autres membres du gouvernement sont encore en place. Anguille sous roche ! Le silence coupable si pas complice des élus provinciaux laisse à désirer, crie-t-on par les avertis.

Les Infrastructures sont remises au Commissaires Général en charge des Sports, Loisirs, Culture et Arts, Paulin KALAU. Nombreux trouvent dans cette décision une astuce d’opposer les gens d’une même communauté. Donc la politique de diviser pour mieux régner. Du côté Budget et Plan, c’est un membre de l’Assondef que dirige Mme Fifi Masuka en sa qualité de présidente nationale, Kazembe Swana Matthieu, Commissaire Général en charge de l’économie. Le directeur de cabinet de ce commissariat n’est autre que le fils ainé de Mme le vice-gouverneur et gouverneur a.i, Jefrey Masuka. Comprenne qui peut.

Seul le chef de l’Etat, Félix-Antoine TSHISEKEDI, souvent cité par les autorités intérimaires, qui puisse décanter la situation de cette province qui a donné déjà le modèle de l’émergence, n’en déplaise les aigris qui claironnent sur tous les toits et autres ambitieux de mauvais goût qui ne rêvent qu’à faire du mal pour leurs intérêts égoïstes.

JMM 

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