Le samedi 7 septembre 2024, la ville de Lubumbashi a été le théâtre d’un incident préoccupant impliquant Madame Joyce Tunda Kazadi, Maire ad intérim de la deuxième mégalopole de la RD Congo. Alors qu’elle se rendait à son bureau pour des affaires urgentes, son passage a été entravé par un groupe de motocyclistes qui ont choisi de barricader la route et de proférer des insanités.
L’escalade de la situation a été rapide en raison du désaccord de ces motards qui ne lui pardonnent pas la salutaire mesure de leur interdiction de circuler et de stationner dans le centre-ville. Cette mesure prise par la dame de fer n’aurait pas rencontré l’assentiment des motards qui ont décidé de la lui faire voir par un comportement incivique. Ces concitoyens, pourtant majoritairement se réclamant de la même famille politique que cette dernière, ont commencé à proférer des insultes graves, dont une particulièrement choquante : l’un des motards a traité Mme Joyce Tunda de « prostituée » et de « femme légère ». De tels propos sont non seulement irrespectueux mais également dégradants, et n’ont pas leur place dans une société civilisée. Cela relève de la carence d’une bonne éducation.
Heureusement pour l’autorité, la garde rapprochée est rapidement intervenue, arrêtant l’individu en question et le remettant aux autorités compétentes. Espérons que des mesures exemplaires seront prises à l’endroit de ce mécréant afin de servir de leçon à d’autres qui se croient au-dessus de la loi.
Cet incident a suscité une vive réaction de l’opinion publique, qui condamne l’agressivité de certains motards, rappelant l’importance du respect à l’autorité et aux lois de la République. Il sied de rafraîchir la mémoire de l’opinion que la décision de l’autorité urbaine concernait la réglementation de la circulation des motos en imposant un périmètre infranchissable afin de limiter les embouteillages et autres méfaits dus au non-respect du code de la route par les taxi-motards.
Quelle que soit la dureté de la mesure, les concernés doivent savoir aborder avec maturité et courtoisie cette question, sans recourir à des attaques personnelles ou à la violence verbale.
En tant que figure féminine et modèle de leadership, qu’on l’aime ou pas, Joyce Tunda mérite le respect, indépendamment des désaccords. Son efficacité ne fait l’objet d’aucun doute. Elle jouit du soutien moral et populaire des lushois pour avoir remis de l’ordre et combattre les causes de l’insalubrité.
Cet événement souligne la nécessité d’une éducation accrue sur le respect et la civilité, particulièrement dans des contextes de tension. Comme la plupart se réclament de l’union pour la démocratie et le progrès social (UDPS/Tshisekedi), parti présidentiel en RDC, un regard est tourné à ce parti. Ces derniers qui sont souvent des protégés [Bases] de certains acteurs politiques, ne sont pas à leur premier forfait. Du temps de la maire honoraire, Laurianne Mwewa que les lushois surnommèrent ‘’Poutine’’, ils en ont fait plus pire que ça.
Qu’on se le dise, la Ville de Lubumbashi a ses mœurs et sa mentalité. Elle ne mérite donc pas ce genre de comportement de la violence, de l’injure facile importée on sait d’où que certains motocyclistes veulent imposer.
Mutaka Yote
