Un véritable deal asymétrique au détriment du Congo
Présenté comme une percée diplomatique historique, l’accord signé le 27 juin 2025 à Washington entre la RDC et le Rwanda, sous médiation américaine, suscite autant d’espoirs que de controverses. Derrière les termes officiels : retrait progressif des troupes, désarmement des groupes armés, coopération régionale, se dessine un deal asymétrique où les gains économiques et stratégiques des puissances impliquées éclipsent les préoccupations des populations congolaises de l’Est, premières victimes du conflit.
Le Rwanda, grand gagnant tactique, s’assure environ 30 % des bénéfices globaux de l’accord. Il obtient le maintien temporaire de sa présence militaire dans les zones minières sous contrôle du M23, la légitimation diplomatique de ses revendications sécuritaires et accès indirect à des ressources estimées à plusieurs milliards de dollars via ses réseaux économiques transfrontaliers.
Les États-Unis, moteurs du compromis, raflent la mise avec environ 45 % des gains stratégiques et économiques. Il s’agit notamment de sonaccès préférentiel à des ressources critiques (lithium, coltan, cobalt, cuivre), contrats miniers supervisés, et une relance de leur influence en Afrique centrale face à la Chine et la Russie. Il faut considérer que Washington se pose en courtier de paix rentable — sans troupes, mais avec contrats et dividendes à la clé.
La RDC, elle, pourtant demanderesse et victime de l’agression rwandaise, enregistre un gain diplomatique estimé à 20 % : retrait partiel des troupes rwandaises dans un délai non contraignant, appui international renforcé pour le président Tshisekedi, mais sans garantie sur le désarmement effectif du M23, ni contrôle réel sur la gestion des ressources partagées. Un véritable gâchis au profit du pouvoir pour le pouvoir !
Les populations locales de l’Est, quant à elles, n’obtiennent que 5 % symboliques du « gâteau de la paix » qui se résume en quelques promesses de réinsertion, sans aucun mécanisme de réparation, et toujours aucune réponse concrète à leurs drames humanitaires. Leurs droits sont marginalisés dans les tableaux diplomatiques, tout comme leurs voix dans les négociations.
Un accord de paix ? Peut-être. Mais surtout un compromis géopolitique où la stabilité est monnayée, la justice oubliée, et la souveraineté fragmentée. A qui profite vraiment cette paix ? Les Congolais ne devraient pas vite s’en réjouir. Notre rédaction, à la lumière d’autres analyses, propose une lecture froide et lucide de ce traité que certains appellent déjà « l’accord de la résignation ».
ci-dessous, lire in extenso ledit accord de paix entre le Rwanda et la RDC sous les hospices des Etats-Unis d’Amérique.
Mettre le texte de l’accord
Sécurité
Lubumbashi – Fusillade autour du dépôt d’armes des FARDC des versions contradictoires, des inquiétudes persistantes
La nuit du 21 juin entre 19 et 20 heures, a été marquée par une violente fusillade autour du dépôt avancé d’armes des FARDC situé dans le quartier Kigoma, à Lubumbashi. Si les autorités militaires évoquent une attaque repoussée avec un bilan provisoire de quatre morts – deux dans les rangs des forces armées et deux parmi les assaillants – ainsi que deux captures blessées, la société civile propose une lecture plus prudente, voire divergente, de l’événement.
Des versions qui s’opposent
Selon une source sécuritaire, les faits seraient l’œuvre d’un groupe Maï-Maï armé, présumé venu du côté de la commune Rwashi, entité voisine. « L’attaque a été rapidement contenue », précise cette source, ajoutant que les blessés sont en train d’être soignés et que des enquêtes sont en cours pour identifier les assaillants ainsi que leur motivation réelle.
Mais la société civile, via son team gouvernance et sécurité du cadre de concertation, appelle à ne pas tirer de conclusions hâtives. Selon elle, l’affirmation selon laquelle des Maï-Maï seraient à l’origine de cette attaque manque de fondement solide.
« Jusqu’à présent, aucune preuve matérielle ou témoignage indépendant ne vient confirmer cette hypothèse. Il est trop tôt pour désigner les auteurs sans investigation impartiale », soutient l’un des responsables de la société civile.
La société civile dénonce également le flou autour du déroulement des faits, notamment sur l’identité des assaillants, leur mode d’infiltration dans une zone pourtant hautement surveillée, et l’origine de leurs armes.
« Ce genre d’attaque dans un périmètre aussi stratégique soulève des interrogations sur la chaîne de commandement, la vigilance des troupes et d’éventuelles complicités internes », avance un expert en sécurité urbaine de Lubumbashi.
Un climat sécuritaire dégradé
Cet incident n’est pas isolé. Depuis plusieurs mois, Lubumbashi, capitale économique du pays, connaît une multiplication d’incidents armés : vols à main armée, enlèvements ciblés, crépitements d’armes dans certains quartiers périphériques, et désormais, une attaque contre un dépôt militaire. Selon les analystes avertis, ce climat serait aggravé par plusieurs facteurs, entre autres :
- La prolifération d’armes légères dans les milieux civils et criminels ;
- La frustration sociale dans certains quartiers paupérisés, terreau potentiel pour les milices des partis politiques au pouvoir ;
- La méfiance croissante entre population et forces de l’ordre, exacerbée par des abus répétés et un manque de redevabilité ;
La récente attaque du dépôt avancé d’armes au quartier Kigoma révèle donc une faille majeure dans la chaîne de sécurisation des infrastructures stratégiques à Lubumbashi. Elle exige une réaction ferme mais mesurée des autorités, qui devrait être axée sur : Une enquête transparente et indépendante – Le renforcement de la sécurité préventive autour des sites sensibles – et surtout, une approche communautaire de la sécurité, associant les citoyens à la veille sécuritaire et à la lutte contre les infiltrations.
En effet, entre l’opacité des informations officielles et la méfiance citoyenne, l’incident du dépôt de Kigoma doit être traité avec sérieux et rigueur. Plus qu’un fait divers, il révèle un signal d’alarme pour une ville aussi stratégique que Lubumbashi. À l’heure où l’Est du pays concentre l’attention, le Haut-Katanga ne peut être négligé dans la stratégie nationale de sécurité.
Affaire à suivre !
Mutaka Yote