Dans nos précédentes livraisons, nous avions déjà évoqué le dossier en justice qui oppose l’entreprise Frontier S.A et ses ex agents dans la commune rurale de Sakania. C’est au sujet de l’occupation des maisons qui auraient été laissées à ses agents par la société FQM. Une vingtaine d’agents ont comparu sur invitation de parquet secondaire après avoir été victimes d’une extorsion autrefois.
L’Etat de droit dont prône le régime actuel en RDC voudrait qu’il y ait une justice équitable. Car, dit-on, la justice élève une nation. Cela semble ne pas être le cas pour la population de Sakania en général, et les ex agents de Frontier S.A qui occupent les anciennes maisons leur laissées par First Quantum Minérals.
Il a été porté à notre connaissance qu’une vingtaine d’ex agents de FQM et employés par Frontier S.A sont permanemment victimes de menace de la part cette entreprise minière qui utiliserait abusivement la justice pour taire et ravir à ces agents leurs droits. Alors que des plaintes de ces dernières moisissent au tribunal de grande instance à Kipushi, Frontier S.A, multiplie des actions de chasse à l’homme via le parquet de Sakania. Il y a peu, renseigne les sources de la société civile, que des amendes forfaitaires de l’ordre de 150 à 200 USD avaient été exigées aux mêmes personnes lors de la dernière invitation au parquet avant d’être relâchés. L’on décrie cet arbitraire obstiné qui s’installe contre des agents qui n’ont comme péché que d’avoir servi une multinationale qui se croit tout permis. Et surtout ce silence de cimetière de la part des autorités provinciales qui laissent pourrir une situation d’injustice contre leurs propres administrés, laisse croire à une sorte de complicité, déclarent les activistes de la société civile de Sakania.
En effet, à en croire les victimes, Frontier S.A, revendique des maisons laissées par FQM sans titre ni qualité. Car n’ayant jamais brandit le certificat d’appartenance. Avis partagé par le service communal de l’urbanisme et habitat, nous renseigne une source qui a préféré garder l’anonymat. En plus, aucun contrat de bail n’a jamais existé entre Frontier S.A et ses ex employés en ce qui concerne l’occupation de ces maisons, quand bien même cette entreprise les faisait louer illégalement et de force (Lire nos précédentes rédactions, Ndlr). Il sied de souligner qu’après la cessions de la société par FQM parti en cascade, l’aspect maison des agents n’avait pas été évoqué. Donc, Frontier S.A a trouvé ces ex agents de FQM dans les maisons dont ils sont détenteurs d’un contrat d’habitation signé avec l’ancien employeur. Cela n’a jamais été résilié. En outre, il est connu que Frontier S.A n’avait pas négocié avec FQM la cession des maisons pour agents. De source administrative, nous apprenons que Frontier ne détiendrait que le permis d’exploitation du cadastre minier pour la mine. Ayant employé les mêmes travailleurs, Frontier S.A voudrait profiter à la retraite de ceux-ci pour leur ravir un droit acquis avant son arrivée en usant maladroitement l’appareil judiciaire. Cela sent la corruption pure et simple qui nécessite une dénonciation haut et fort.
Face à ce conflit qui peut générer, il est impérieux que le ministre provincial en charge de l’emploi puisse s’y intéresser en descendant à la base afin de départager les deux parties en conflit.
L’œil du Jaguar
