Nouvellement réintégré dans l’armée Congolaise, le général de brigade Eddy Kapend Irung vient de prendre officiellement ses fonctions de Commandant de la 22ème Région militaire regroupant tout l’espace du Katanga non découpé. La cérémonie s’est déroulée au camp Major Vangu le vendredi 3 novembre au cours d’une parade présidée par le Chef d’Etat-major adjoint en charge de l’administration.
Lors de son arrivée à l’aéroport de la Luano, le GénB Eddy Kapend avait, dans une brève adresse, rassuré la population de sa juridiction qu’il est venu pour participer à la sécurisation des frontières de l’espace Grand Katanga. Il a exhorté tous les citoyens d’avoir une bonne compréhension en ce qui concerne la défense de la patrie. Aux politiciens, il leur a demandé de répercuter le même message à leurs militants dans le respect des lois de la République et de s’abstenir d’entrer dans le domaine de la défense de peur de menacer la sureté de l’Etat. Pour ce faire, il les a prévenus qu’en cas de manquement, l’armée, la police, les services de sécurité et la justice seront à leur trousse. Il faut à tout prix éviter des tensions en cette période électorale, a-t-il indiqué.
Il faut noter qu’il y a exactement 2 ans que le GénB Eddy Kapend était libéré de sa prison de suite d’une grâce présidentielle après avoir purgé près de 20 ans. Son arrivée à la tête de la 22ème Région militaire constitue un nouveau souffle dans le maintenir de la sécurité dans cette partie du pays. Comme on le voit, sa tâche est autant délicate que précieuse et exige beaucoup de tact.
Ce n’est plus un secret, le nouveau patron de la 22ème Région Militaire doit sa liberté et son ascension aujourd’hui par la volonté du Président de la République, Félix Tshisekedi. Cependant, c’est dans l’espace katangais où les militants du parti présidentiel se comportent à la fois en conquérants impunis et en dominateurs de surcroit. Il hérite donc d’un climat malsain savamment entretenu dans le but de nuire à autrui. Il a du pain sur la planche.
Autoritaire, expérimenté et intellectuel rompu, Eddy Kapend est connu comme un chef rigoureux, sérieux dans le travail et perspicace. D’un background consistant, ce philosophe et juriste de formation de l’université de Lubumbashi, n’a jamais été complaisant. Ce qui laisse penser ses prises de décision seront toujours mûries et réfléchies avant qu’il ne puisse passer à l’action.
Le Katanga dans son ensemble semble être un volcan en veilleuse. Sa tâche est donc ardue. Cela demande de sa part de faire preuve de dextérité pour ne pas tomber dans l’erreur. D’autant plus que ses prédécesseurs n’ont pas joué franc jeu. De connivence avec certaines autorités politico-administratives et judiciaires, ils se sont versés dans l’affairisme et l’enrichissement illicite. Ce fils idéologique à Mzee devra frapper dur et avec équité pour remettre de l’ordre.
Contrairement aux méchantes langues qui pensent à tort que sa nomination dans le Katanga tient de l’esprit revanchard. Lui s’en défend en disant que sa mission reste uniquement régalienne. Toutefois, a-t-il souligné, tout doit se faire dans le respect de la loi et des règles établies. A chacun de jouer son rôle, un point, un trait.
L’œil du Jaguar