Haut-Katanga : Traitement discriminatoire au sein de la régie financière DRHKAT

La province du Haut-Katanga est plongée dans une crise profonde après la récente séparation entre la direction des recettes du Haut-Katanga (DRHKAT) et la direction provinciale des impôts (DPRI). Les deux respectivement dirigées par Bruno Choma Choma, ancien ministre provincial des Finances [homme de sérail de Kyabula] et Michelle Kabila, ancienne patronne de la DRHKAT ancienne formule, se chargent pour la première des taxes et pour la deuxième des impôts. Cependant, le traitement des agents accuse une discrimination dans le paiement des salaires. Ce qui crée une vive tension et altère le climat de travail, décrie-t-on.

Les agents de la direction provinciale des impôts (DPRI), en charge des impôts provinciaux dans la province du Haut-Katanga traversent un moment de galère de suite de l’impaiement de leurs salaires. Ils accusent 4 mois d’arriérés [mois de septembre y compris] sans qu’aucun motif ne leur soit donné par les autorités, se demandent-ils avec grincement des dents. « Cet état des choses est incompréhensible au moment où nous mobilisons les recettes selon les assignations budgétaires nous recommandées », a déclaré un agent qui a requis l’anonymat par peur de représailles. « En restructurant la DRHKAT, ou mieux en séparant la DRHKAT ancienne formule en 2 entités, on a cru améliorer l’efficacité administrative, c’est plutôt une exacerbation des déséquilibres financiers importants entre nous [de la DPRI] et nos collègues restés dans la DRHKAT », s’est-il indigné. Ce qui  provoque une vague de mécontentement parmi les fonctionnaires qui ne s’en cachent pas, mais aussi la population qui en parle. Concernant le retard des salaires, les agents de la direction de péage [pourtant qui fait entrer les recettes chaque jour] en sont victimes autant que ceux de toute l’administration en province qui accusent respectivement 5 et 4 mois d’ici fin septembre. 

Avant de scinder, la DRHKAT gérait à la fois les taxes et les impôts provinciaux, permettant une cohésion dans la gestion des ressources financières. Cependant, avec la création de deux entités distinctes, des problèmes de coordination et des déséquilibres dans la répartition des fonds ont rapidement émergé. Tandis que la DRHKAT, qui continue de percevoir les taxes mensuelles, est en mesure de payer régulièrement ses agents à leur grande satisfaction ; la DPRI, qui se charge des impôts annuels, se trouve dans une situation critique de retard de paiement qui ne s’explique pas. Les agents concernés se disent dans l’incapacité de répondre à leur devoir parental avec la rentrée scolaire pour les uns et les exigences académiques de fin d’années pour d’autres, vocifèrent-ils. Ces agents, qui n’ont pas été payés depuis plusieurs mois, expriment un profond ressentiment face à leur situation sociale précaire (loyer, transport, nourriture, etc). Ils mettent en cause la transparence et l’intégrité de la gestion provinciale.

Ces ‘’difficultés’’ financières présumée de la DPRI seraient liées à des accusations graves contre les autorités en province. Certains attribuent cette situation à un détournement non -dit des fonds de la DPRI pour financer la campagne électorale passée. Présomption ou réalité ? Seuls les accusateurs et leurs accusés ont des réponses. Toutefois, cette allégation, si elle est confirmée, elle représente une violation grave de la gestion des fonds publics. Espérons que les retards dans les salaires des employés de la DPRI trouvent d’autres explications qui dédouanent l’exécutif provincial. Par simple raisonnement, si le blocage se trouve au niveau de la direction, pourquoi ne sanctionne-t-on pas le responsable de la DPRI. Pourtant, à son actif, la gestion précédente de l’actuelle directrice de la DPRI est souvent auréolée d’éloges et panégyriques. 

La montée des tensions parmi les fonctionnaires et les sentiments de mécontentement sont très perceptible. D’aucuns se demandent ce que cache cette partialité dans le traitement des agents qui sont pourtant tous entrain de mobiliser les recettes de la province. Cette mauvaise gestion tant financière que des ressources humaines mette en lumière les défis de la gouvernance dans la province. Ce qui est devenu un point focal de la controverse politique, attirant ainsi l’attention des médias et des observateurs externes.

Il se mijote au sein des agents de la DPRI des manifestations pour exiger le paiement de leurs salaires. Ce qui est à leur risque et péril quand on sait que l’intolérance et les menaces en coulisse sont au rendez-vous. Des mouchards seraient placés parmi les agents pour détecter et dissuader tout mouvement jugé subversif. 

On signale néanmoins que les autorités provinciales sont sous une pression croissante pour trouver une solution rapide et progressive. Si le paiement doit avoir lieu, il ne sera pas général, indique un responsable. Car, l’on tiendra compte des entrées et l’on procédera par lettre alphabétique. Ce qui ne va plus résoudre la situation efficacement. 

Le président du parlement provincial et les députés sont appelés à intervenir pour enquêter sur la destination de fonds et pour garantir une gestion équitable des ressources financières entre les deux entités qui ont un même objet social. Les appels à une enquête approfondie se multiplient, avec des exigences pour une transparence totale dans la gestion des fonds publics.

L’avenir politique du Haut-Katanga pourrait être gravement affecté si les problèmes financiers ne sont pas résolus rapidement. La crise actuelle dévoile des lacunes significatives dans la gestion des finances provinciales et la nécessité d’une réforme administrative pour éviter de futurs déséquilibres. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer la stabilité politique de la province et la capacité des autorités à restaurer la confiance publique.

La discrimination dans le traitement des agents au sein de 2 régies financières met en lumière des problèmes profonds dans la gestion financière du Haut-Katanga. On ne sait trop pourquoi le gouverneur Jacques Kyabula dit Wa Ndani n’interpelle-t-il pas son ministre des Finances quant à ce. La résolution de cette crise nécessite une intervention urgente et rigoureuse de la part du chef de l’exécutif provincial pour rétablir l’équité et la transparence. Sinon, il pourrait être taxé de complice.

Mutaka Yote

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