[Édito]-RDC : les indices de la dictature !

A Ndoumbelane, cette jungle [imaginaire] d’Afrique noire, pays prodigieux et aux grands merveilles. Malheureusement tout un quinquennat est passé et aussi presque gaspillé. Un autre démarre dans un contexte de contestation et d’entêtement hors pair. Ce qui met sans coup férir en péril le prestige et les efforts de ce que tous les habitants avaient convenu d’appeler ‘’alternance pacifique et passation civilisée’’ du pouvoir entre un chef sortant et son successeur. Une volonté politique ferme qui augurait un avenir radieux pouvant faire de ce grand hameau un havre de paix et de liberté assurée. C’était la première fois de l’histoire que pareille chose se passe à Ndoumbelane. La joie était au comble et on poussa des cris ‘’Hi pipihourra’’. La population dans son ensemble se ragaillardit en dignité humaine comme communauté civilisée en chantant à l’unisson ‘’vive l’alternance’’. Le sourire de l’un et l’autre lors de la passation inspirait une nouvelle ère de changement. Ce qui marqua indubitablement la maturité démocratique de tous les ndoumbelanois qui pouvaient se targuer la poitrine pour servir désormais de modèle à leurs voisins.

Et soudain, contre toute attente, le pelage moutonnier du nouveau maître commença à se muer en peau de léopard. Ses bêlements de départ se transformèrent vite en rugissement de fauves.Ce qui a mis en exergue des indices gravissimes de tyrannie impitoyable et de manière insidieuse. D’aucuns ont cru à des petites erreurs de départ inhérentes à l’adaptation et à l’apprentissage, finalement on y demeure sans s’en cacher. De fil en aiguille, la dictature au sens vrai s’incruste dans le tissu social et politique de Ndoumbelane.

Comme à la vieille époque du règne du léopard, plusieurs similitudes font surface dans la gouvernance : l’absolutisme au sein du parlement qui ne sert que de caisse de résonnance.L’anéantissement de toute opposition et des médias par des arrestations arbitraires. Le refusde toute contradiction, l’enfreint des libertés fondamentales, l’imposition de la terreur militaire et policière, la création des clivages au sein de la population ndoubemlanoise. Celarenforce le clientélisme et exacerbe les inégalités toute en divisant les communautés.Conséquence, la cohésion nationale est mise en mal. D’une part,  la coterie fanatisée servant de mouchards et de matadors. Cette catégorie a pour mission principale d’intimider et de régler le compte à des contradicteurs considérés comme des détracteurs ou mieux des ennemis du ‘’Guide suprême’’. Ce mécanisme pernicieux friand au ‘’roi soleil’’ le rend plus méchant, et même plus stupide. Ainsi donc, par cécité politique, le ‘’Guide’’ déifié se croit immortel au point de vouloir modifier les prescriptions qui régissent Ndoumbelane.

La distribution des ressources et des opportunités se font non pas sur la base du mérite, plutôtselon des affiliations ethniques ou claniques. Selon que vous appartenez à la race des lièvres ou celle des hyènes. 

Des bandes des communicateurs snobs sont disséminés à travers toute la contrée de Ndoubelane. On le reconnait par leur langage ordurier et leur culte de personnalité à la gloire du ‘’timonier’’. Entretenus et soudoyés pour le besoin de la cause. Ces ‘’claironneurs’’ de mauvais goût se contentent des miettes pour imposer l’emblématique Dialelo. Comme au temps anciens, dis-je, le slogan en vogue : « Olinga, olinga te oza nakati ya … ». [ qui signifie ‘’vouloir ou pas tu es au sein de …]. Actuellement, on exhorte paradoxalement les habitants de Ndoumbelane à quitter le pays si la gouvernance ne leur plait pas : « Ubenga uya », qui veut dire : ‘’Si tu ne veux pas, tu n’as qu’à quitter et cherche où aller’’. Bah !

Pour mieux imposer la terreur d’une façon malicieuse et pervertie, on recourt à la fameuse citation de J. Bainville selon laquelle : « que le salut public soit la loi suprême ». Cet outil fondamental des régimes autoritaires. Cette expression est utilisée pour maintenir le contrôle de la contrée par la peur en bafouant tous les droits de l’homme et de liberté d’expression. Des arrestations arbitraires devenant la norme pour toute forme de dissentiment. En revanche, la justice punitive ne sert qu’à protéger la cour paroissiale et à réprimer, à museler les voix critiques.

Voilà ce qu’offre comme tableau alarmant le climat socio-politique à Ndoumbelane. La dictature la plus abjecte s’installe avec virulence, malheureusement les auteurs sont ceux qui l’ont combattue hier au prix du sang. la fougue du tyran devra être stoppée que par la vigilance constante et la mobilisation citoyenne.

Le Fédéral

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