Le voyage par avion en République Démocratique du Congo est un véritable chemin de la croix. Au départ comme à l’arrivée dans nos aéroports – que ce soit à Ndjili dans la capitale Kinshasa ou à Luano à Lubumbashi, pour ne citer que les deux aéroports dits internationaux. Les passagers assistent à des scènes les plus rocambolesques du monde. Le décor qui se présente à première vue, c’est le désordre. L’ambiance, elle, est au brouhaha à la surexcitation et au dépassement. D’emblée la raison principale qui pourrait être évoquée, c’est la rareté des compagnies aériennes par rapport à la forte demande des passagers. Pourtant, en réalité cela ne justifie en rien le comportement généralement affiché tant par certains passagers eux-mêmes que par la multitude d’agents commis à plusieurs services dans ces endroits qui devaient pourtant être calmes, attrayants et paisibles.
Tenez, au départ comme à l’arrivée, disais-je, les passagers se trouvent confrontés à un accueil d’une grande turbulence qui ne s’explique pas dans une société organisée. Des quidams non autrement identifiés se précipitent avec nonchalance sur des bagages des passagers et s’improvisent en facilitateurs pour toutes les formalités d’usage avant embarquement : achat de go-pass, identification et enregistrement des bagages.
Tout cela est bien beau pour des personnes qui voyagent pour la première fois. Mais aussi risquant et stressant du fait que vous ne connaissez pas la personne qui s’occupe de vos démarches au risque que l’intéressé ne disparaisse dans la nature. En effet, tout ce dévouement n’a rien d’altruisme ou de bénévolat. Car, au finish, en plus de profiter de la différence de poids sur les bagages des passagers, ces mecs finissent par solliciter des libéralités financières pour le service rendu.
Ni le contrôle et l’enregistrement des bagages, ni l’embarquement, etc, rien ne se fait en ordre. Les facilitateurs, parfois organisés en réseau ou en cartels rivalisent d’ardeur pour gagner plus d’argent à tout prix. De la police de la Régie des Voies Aériennes en passant par les agens de l’hygiène aux frontières, de la DGM et autres, tout le monde est impliqué dans le monnaye de services. Au-delà de tout, la mendicité passe pour une valeur au vu et au su de tout le monde. Le spectacle offert est désolant dans nos aéroports.
Voilà qui a poussé un jeune frère qui était dans ma compagnie de qualifier cette ambiance de « aéro-tracasserie ». Rigolo, n’est-ce pas ? Mais interpellatif pour que ça puisse changer.
Le Fédéral