Notre dernière livraison sur la nécropole rivière des anges de Kasangiri a suscité beaucoup d’intérêt dans le chef tant de nos multiples lecteurs que des agents de la fonction publique des entités liées dans ce partenariat. En revanche, l’administration de la nécropole n’a pas attendu 2 ou 3 jours pour reprendre avec envergure les travaux d’entretien décriés. Cependant, la soif de la vérité persiste dans les esprits quant au contour flou du contrat et à l’opacité qui caractérisent la gestion de ce partenariat.
Au départ, l’objectif était de créer un cimetière moderne appartenant à la mairie de Lubumbashi. Ensuite, va germer l’idée d’une gestion sous le mode de partenariat public- privé (PPP). Il était, semble-t-il convenu que certains travaux d’aménagement reviennent à la mairie de Lubumbashi.
C’est ce qui justifie les premières constructions faites par la mairie. En l’occurrence, renseignent les archives, la haie de clôture posée par feue Mme Marie-Grégoire Tambila Sambwe et le bureau qui sert d’administration ainsi que la première partie du hangar pour la cérémonie funéraire qui sont les œuvres de feu Jean-Oscar Sanguza Mutunda. Tous deux, anciens maires de Lubumbashi. A cela s’ajoute le traçage de la voie d’accès à la nécropole qui part de la route Kasenga. Le reste a été fait par la nécropole. Notamment : la construction des caveaux, leur alignement, l’érection de l’autre partie du hangar d’oraison et bien d’autres travaux d’aménagement sont à mettre à l’actif de la nécropole. Toutefois, personne ne maîtrise le contenu exact du contrat qui est secrètement gardé comme un mystère.
D’ailleurs, lorsqu’une partie de la concession fut spoliée à environ 30%, les deux parties avaient participé à l’indemnisation des occupants de la partie abusivement lotie par les services du cadastre foncier, indique la source.
A l’époque du maire Ghyslain Lubaba, ce dernier voulait avoir de la lumière en ce qui concerne le fameux contrat de partenariat gardé secret. Avec le concours de la société civile, une revisitation a eu lieu. Ce qui a permis à la mairie d’avoir droit aux indemnités dont on ne connait toujours pas la hauteur de l’enveloppe mensuelle. Le grand bénéficiaire, indique la source, est l’actuel maire, Martin Kazembe Shula. Le hic dans tout ça, le contrat demeure toujours secret. Ni la nécropole, ni la mairie, aucune de deux parties ne tient à mettre au grand jour le contenu dudit partenariat. Par conséquent, personne [à part le maire lui-même, ndlr] ne sait ce que gagne la mairie réellement et à quoi est affecté l’argent perçu ? Voilà la question qui énerve, et qui nécessite, en revanche, un contrôle spécial rigoureux. Ce contrôle pourrait provenir, soit de l’organe délibérant en province [bien que resté impuissant suite à l’engraissement des pattes des élus, ndlr] ; soit de l’inspection Générale des finances (IGF) qui jouit encore tant soit peu de crédibilité.
Selon les investigations, le pactole perçu par la mairie varierait mensuellement entre 25000 et 30000 dollars américains au minimum. Car, la hauteur varie selon le nombre des caveaux utilisés le mois. Et c’est depuis l’avènement de l’administration Kazembe que cela est opérationnel.
Ce contrôle permettra d’abord de dévoiler les tenants et les aboutissants dudit contrat qui a fait couler tant d’encre. Ensuite, permettra à l’opinion d’être fixée sur la légalité et l’origine des fonds y alloués par les actionnaires privés. Car, il y a des forts soupçons d’un éventuel blanchiment des capitaux.
Du côté congolais, hormis la mairie, la lumière devra être faite sur la quote-part que perçoivent les autres entités telles que la commune annexe que dirige Mme Mireille Kileshe et la division provinciale de la Culture et Arts. Les sources comptables de ces ETD interrogées, ne reconnaissent aucun libellé des entrées financières quant à ce. Il se pose sans doute un problème des comptes fictifs ou privés qui appartiendraient aux responsables desdites entités. Il paraît même que certains versements se font de main à main entre partenaires.
Une tarification qui contrarie le caractère social
Au-delà de son aspect luxueux, le cimetière de la rivière des anges Kasangiri est loin d’être une œuvre sociale, comme on l’avait annoncé à son début. Ça se présente à ce jour comme un cimetière des riches ou une source d’enrichissement illicite pour une infime poignée. La tarification en dit tant. Il existe des caveaux qui coûtent plus de 30.000 dollars américains. Qui l’eut cru ? Il s’agit souvent des caveaux et services réservés ou proposés à des personnalités politiques et le paiement provient du trésor public. En revanche, une retro-commission serait souvent réservée, renseigne la source.
Les chargés des relations publiques dans certaines entreprises auraient même déjà des arrangements secrets chaque fois qu’il y a deuil au sein de leurs entreprises. Bref, la nécropole rivière des anges, en plus d’être un cimetière moderne où l’inhumation se fait en toute dignité, il est aussi un capharnaüm qui cache pas mal des choses indignes.
Le couple Moran, jouissant de leur ‘’intouchabilité’’ ou ‘’immunité’’ que leur confèrerait la médaille octroyée par la chancellerie d’ordres nationaux [on ne sait trop pour quel mérite], verse dans une arrogance inouïe et ne veut aucunement ouvrir la porte à la presse pour répondre aux préoccupations soulevées par l’opinion. Ce couple s’arroge le pouvoir de menacer quiconque ose le contredire ou dénoncer ses méfaits. Autorités politico-administratives, militaires et judiciaires s’y mêlent souvent en faveur dudit couple. Nombreux n’hésitent pas de penser à un système de corruption dont bénéficieraient toutes ces personnalités.
Il est vraiment temps que les autorités compétentes se penchent sur la problématique qui entoure ce lieu funéraire. Un contrôle approprié est plus qu’impérieux et les conclusions attendues pour fixer les esprits.
Malgré les réclamations de la société civile, le dossier nécropole rivière des anges de Kansangiri reste un mystère impénétrable. Quiconque qui s’y intéresse, apprend-t-on, se met le doigt dans l’œil. Le couple Morin ne devrait pas agir en fauve en proférant des menaces directes ou indirectes lorsqu’on cherche la manifestation de la vérité sans qu’il y ait un protecteur puissant derrière.
La question est celle de savoir : qui se cache derrière ces expat qui défient tout le monde, dirigeants et institutions ? Voilà qui justifient la nature opaque dudit contrat du reste léonin. Affaire à suivre !
L’œil du Jaguar