L’Etat de droit, selon le Secrétaire Général de Nations Unies, est : « un principe de gouvernance en vertu duquel l’ensemble des individus, des institutions et des entités publiques et privées, y compris l’État lui-même, ont à répondre de l’observation de lois promulguées publiquement, appliquées de façon identique pour tous et administrées de manière indépendante, et compatibles avec les règles et normes internationales en matière de droits de l’homme ». Est-ce la même compréhension que ce qui s’applique à longueur de journées en République Démocratique du Congo, notre pays ?
A cette question, il y a lieu d’oser dire NON au regard de la politique paroissiale de gérants actuels de la République caractérisée par la boulimie du pouvoir, une justice à la fois inféodée et colorée. Dans la plupart de cas, ce qui est dit ou prôné publiquement, s’éloigne des faits réels sur terrain. Ce qui est interdit pour les uns, est malheureusement autorisé pour d’autres. Les lois sont interprétées de manière à sauver ceux qui font allégeance au roi et à incriminer ceux qui nagent à contre-courant. On n’hésite pas de taxer ces derniers des antis. Face à cette expérience de la réalité rocambolesque, on baigne sans le vouloir dans ce qui ressemble à la fable de Jean de la Fontaine, en son récit des animaux malades de la peste. Ce qui a été décrié hier, reviennent avec force, voire plus. On tend tout droit de l’état de droit vers l’état de la dérive, le temps que les nouveaux gérants se rassasiassent.
Il est donc difficile d’espérer l’instauration d’une paix sociale durable lorsque la justice est instrumentalisée, tribalisée et politisée en même temps. Les citoyens lambda victimes permanentes de l’instabilité politique artificiellement occasionnée, autant que l’insécurité juridique entretenue, n’ont que leurs yeux pour constater l’état de force qui se caractérise amèrement par les abus du pouvoir.
Des exemples de déséquilibre dans la gouvernance et la violation de l’état de droit, sont à compter par millier dans notre pays. La restriction de manifestation observée pour les uns, ne l’est pas autant pour les autres dans les mêmes conditions. Les mesures barrières contre la pandémie de covid-19 deviennent finalement une contrainte et un alibi indiscutable pour bloquer l’espace démocratique aux opposants politiques spécialement et aux activistes de la société civile. Quand il s’agit de l’accueil des autorités du pays, la loi suspend momentanément la propagation et la contamination du virus à covid-19. Cependant, lorsqu’il s’agit d’une manif, genre marche pacifique, les mêmes autorités brandissent la peur de voir la pandémie se répandre. Une contradiction flagrante pour bloquer les contradicteurs d’opinions.
Des gouverneurs élus sur base des programmes acceptés au sein des Assemblées Provinciales sont défénestrés sans respect de procédure légale afin de plaire au nouveau régime. La justice se tait tout en ne s’occupant que des acteurs plus gênant par rapport aux échéances électorales en vue. Ça sent indéniablement le règlement des comptes qui risque d’amener le pays à l’explosion si l’on ne fait garde.