L’hôpital [orthodoxe] copte de Lubumbashi, appartenant et administré par des sujets égyptiens, est souvent salué pour la qualité de ses soins. L’engagement et l’apport remarquable du personnel soignant congolais y sont pour beaucoup. Cependant, derrière cette réputation de professionnalisme, se cache une réalité préoccupante : celle du mauvais traitement réservé aux agents soignants congolais, qui dénonce une détérioration constante de leurs conditions de travail et un manque criant de respect pour leurs droits sociaux et professionnels. Ce dont Le Fédéral Hebdo a pu enquêter.
La précarité des conditions de travail laisse à désirer dans l’hôpital copte de Lubumbashi sis boulevard Kyungu wa Kumwanza (ex boulevard Katuba) dans la commune de Lubumbashi. [Référence : Arrêt SS non loin de l’ancien camp de la SNCC KB]. Le personnel congolais de cet hôpital dont les agents soignants se plaignent amèrement de ne bénéficier d’aucun des avantages sociaux prévus par la législation congolaise en matière de travail, malgré leurs efforts au quotidien. En effet, contrairement à ce que stipule le Code du travail congolais, ces travailleurs n’ont droit ni à des indemnités de transport, ni à une couverture pour le logement ou la scolarité de leurs enfants, ni à aucune gratification en fin d’année. Pire encore, bien que ces avantages figurent sur leurs bulletins de paie, ils ne sont jamais effectivement versés. Ce constat amer met en lumière une gestion des ressources humaines qui semble à la fois négligente et délibérément injuste. Pourquoi ces étrangers ne craignent-ils pas les autorités congolaises et foulent-ils au pied les lois du pays hôte ? Une question qui intrigue quand on sait que les autorités de ce pays clament à longueur des journées ‘’l’Etat de droits’’ qui n’en est pas un.
Des salaires stagnants et dégradants !
A en croire les déclarations de la majorité de personnes interviewées, le salaire des agents soignants congolais est reste inchangé depuis le début de cette institution sanitaire. Que vous soyez ancien, expérimenté et malgré l’importance de votre volume de travail ainsi que vos heures supplémentaires, la situation reste immuable. Cette stagnation salariale contraste fortement avec la réputation de l’hôpital, qui est pourtant l’une des institutions hospitalières les plus chères de Lubumbashi. Il attire de nombreuses entreprises privées désireuses d’abonner leurs employés, ce qui souligne une situation paradoxale. On observe une insensibilité notoire de la part des responsables de cet hôpital qui pourtant génère des profits importants grâce à ses clients. Mais ceux qui contribuent directement à la qualité des soins restent sous-rémunérés et sans reconnaissance adéquate. Nombreux ont fait savoir à nos limiers que la plupart d’agent vivent des dettes contractées selon le système de la banque Lambert. C’est ce qui justifie la sollicitation des avances sur salaire dès la première semaine qui suit la paie, a-t-on déclaré.
Discrimination et injustice
Une autre réalité particulièrement dérangeante au sein de l’hôpital copte est la discrimination évidente entre les employés congolais et égyptiens. On assiste indéniablement à une sorte de relent esclavagiste du temps pharaonique vis-à-vis des hébreux. Les responsables égyptiens semblent adopter une attitude condescendante envers leurs collègues congolais. Les postes clés ou de décision sont dans les mains des ressortissants égyptiens, par contre ceux des subalternes sont relégués systématiquement à des Congolais sans aucune autre forme de procès. Conséquence, les Congolais sont ainsi privés d’opportunités d’évolution.
On assiste en outre des licenciements abusifs pour des fautes mineures, souvent sans préavis ni procédure régulière, dénonce-t-on. Bien que dans la hiérarchie, il y a un responsable religieux qui veille sur le fonctionnement dudit hôpital, la gestion demeure autoritaire. Les droits de l’homme pour un Congolais est le cadet de leur souci. Les principes de base de la justice sociale sont ignorés. Ce qui contribuant ainsi à une atmosphère de mépris et de frustration parmi le personnel local. Ce climat toxique a des répercussions sur la motivation et le bien-être des travailleurs, qui se sentent de plus en plus marginalisés et exploités. Voilà la goutte qui a débordé le vase.
Le personnel féminin chosifié
Cette dimension qui touche particulièrement le personnel féminin pourra faire l’objet d’une autre saga sous la loupe dans nos prochaines livraisons. Des rumeurs et témoignages persistants circulent dans le microcosme de l’hôpital copte de Lubumbashi concernant le médecin directeur de ladite institution hospitalière. Ce dernier, à en croire nos sources, adopte une attitude dégradante envers les femmes. Les détails de nos investigations pourront éclairer la lanterne de nos lecteurs.
La situation à l’hôpital orthodoxe copte de Lubumbashi est le reflet d’une gestion managériale dysfonctionnelle qui nie les droits fondamentaux des travailleurs congolais. Les conditions de travail précaires, la discrimination raciale et le mépris de la valeur féminine, ainsi que l’absence de reconnaissance des efforts des agents soignants, exigent une prise de conscience et une action urgente de la part des autorités de ce pays.
Nos efforts de rencontrer les responsables dudit hôpital se sont soldés à un échec. Aucune réponse réservée à notre correspondance en vue d’avoir un autre son de cloche. A notre appel téléphonique, la réception nous a carrément renvoyé sine die.
Affaire à suivre !
G. Wakunonda
